JO 2024 (BMX): "le toit va exploser", ce petit chaudron qui assourdit les coureurs

A leur tour, ils ont découvert la ferveur des Jeux olympiques à domicile. Les coureurs de l’équipe de France de BMX Race ont un peu halluciné devant l’ambiance de ce petit stade sorti de terre juste à côté du Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, jeudi. Deux tribunes, situées en extérieure, se font face et encadrent la piste couverte et à l’abri des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la course au moment des repêchages.
"Je n'entendais pas le vélo devant"
Des grappes oranges pour les Pays-Bas, des supporteurs colombiens, belges, suisses ou américains avaient pris place sur ses deux petites structures métalliques pleines à craquer. A tel point que de nombreux spectateurs, comme l'équipe cycliste canadienne venue en supportrice, se sont retrouvés assis sur les marches. Evidemment, les décibels ont bondi au moment des passages des Français, très grandes chances de médailles chez les hommes notamment.
Et ils n’ont pas déçu. Sylvain André, Joris Daudet et Romain Mahieu ont terminé aux trois premières places des quarts de finale et seront en demies, vendredi. Idem pour Axelle Etienne qui a arraché sur le fil le 12e et dernier billet direct. "C’est assez fou", constate Sylvain André. "On s’attendait à quelque chose… mais le fait qu’on ait du temps entre les courses, ça crie dans tous les sens. C’est respectueux parce que ça se tait avant les ordres. Les gens sont à 8.000 à l’heure. Après, quand il y a des gars et des filles qui marchent, ça aide un peu le Schmilblick."
Cette ambiance devient parfois même assourdissante pour les coureurs, comme ce petit fait de course relaté par Sylvain André le démontre. "Ça pousse et lors la première manche, je me suis fait surprendre parce qu’en troisième ligne droite, je n’entendais pas le vélo devant", a-t-il expliqué. "J’ai vu le mec partir un peu en travers. Il y a souvent des bruits qui viennent accompagner et je n’entendais pas. Mais c’est un problème de riches."
"On a un cinquième pilote avec nous, c’est le public"
Les autres pilotes, partis en récupération, ne se sont pas arrêtés pour témoigner de cette puissance. Mais Julien Sastre, entraîneur du BMX, confirme le ressenti. "On a un cinquième pilote avec nous, c’est le public", image-t-il. "Il nous pousse, c’est génial, c’est à l’image de tout ce qui se passe sur ces Jeux depuis le début, l’atmosphère est grandiose et demain le toit va exploser. Merci au public d’être derrière nous, ça nous porte très fort."
Le technicien assure n’avoir jamais vécu ça en Coupe du monde. "Non, jamais, très clairement", explique-t-il. "On avait pu le sentir lors des championnats du monde à Nantes en 2022, on avait eu un petit avant-goût mais là, c’était un cran au-dessus. L’atmosphère ici en France est juste incroyable." Ce sera encore le cas ce vendredi pour les demi-finales, à partir de 20h, puis les possibles finales (21h35 chez les hommes, 21h50 chez les femmes) en attendant les médailles tant attendues.