JO 2024: imbroglio autour de la présence d'un des entraîneurs de l'équipe de France d'escrime

Il assure que ça ne change pas grand-chose pour lui. Mais quand même: "C'est une connerie", selon lui. À deux jours de son entrée en lice aux Jeux olympiques 2024 avec l'épreuve individuelle de sabre, l'escrimeur français Sébastien Patrice a commenté la décision de la fédération de le priver de son entraîneur Vincent Anstett. Ce dernier a été écarté "à deux semaines" des JO parce qu'il est aussi sélectionneur national de l'Égypte.
"Pour des raisons d'éthique, on nous a demandé d'arrêter notre collaboration avec Vincent Anstett, étant donné qu'il allait être contractuel avec l'Égypte et qu'on allait rencontrer l'Égypte au premier tour par équipes", a expliqué Sébastien Patrice en conférence de presse, jeudi 25 juillet.
"Quand ça fait huit mois que tu t'entraînes avec les mecs, c'est pas deux semaines qui vont changer quelque chose", relativise le sabreur. Reste qu'il trouve que ce n'était pas nécessaire: "Je ne comprends pas non, c'est une connerie. Mais on a eu tellement d'embûches cette année qu'on a été formés. Je prends ça comme une énième embûche. Je les ai surmontées une par une, et ça ne fait que renforcer mon armure".
Les sabreurs ont quitté l'Insep pour suivre Anstett
Dans sa route vers Paris 2024, Sébastien Patrice se trouve dans une situation délicate avec la Fédération française d'escrime. Comme son coéquipier sabreur Maxime Pianfetti et le remplaçant Jean-Philippe Patrice, son frère, il ne fait plus partie de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) depuis la rentrée. Les trois hommes font désormais partie d'une académie privée gérée par l'entraîneur français Vincent Anstett.
S'ils ont choisi de s'émanciper, c'est en raison du conflit de longue date entre Vincent Anstett et la fédération. Au printemps 2023, l'entraîneur avait été démis de ses fonctions de manager général du sabre masculin pour des "erreurs de management" et des résultats jugés insatisfaisants. Une décision qui n'avait pas plu aux sabreurs. Alain Coicaud avait pris sa place. Ce qui n'aura pas duré: il a démissionné en mai dernier, quelques mois après une autre démission, celle de Bruno Gares de la présidence de la fédération.
Un manager qui n'entraîne aucun des sabreurs au quotidien
Les sabreurs, après avoir quitté la structure fédérale, ont pu être accompagnés par Vincent Anstett lors de plusieurs étapes de la Coupe du monde. Ils ont également effectué des stages avec des homologues égyptiens, ce qui a déplu à la fédération. C'est ainsi qu'ils ont été contraints d'effectuer la dernière ligne droite de la préparation avec le reste de l'équipe de France, à Forges-les-Eaux (Seine-Maritime).
Pour la fédération, cette mise à l'écart s'explique aussi par le fonctionnement du système d'accréditations. La seule disponible pour le staff du sabre est attribuée au nouveau manager général Julien Médard. Au Grand Palais, l'ancien adjont d'Alain Coicaud va se retrouver à coacher trois hommes qu'il ne côtoie pas au quotidien, car le troisième titulaire, Boladé Apithy, a lui aussi, à part à Orléans, délaissé l'Insep.