JO 2024: les chiffres impressionnants du succès économique de Paris 2024

Ce jeudi 12 décembre aura lieu le dernier conseil d’administration de Paris 2024. L’objectif: faire voter l’atterrissage budgétaire, et mettre en route par la suite le processus de liquidation de la structure du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Avec une note finale de bonne santé financière.

Cette fois-ci, Paris, c'est bel et bien fini. Ce jeudi marquera la dernière étape de l'aventure olympique de Paris 2024 avec la publication du bilan financier des Jeux olympiques. Des chiffres très attendus, et qui satisferont les organisateurs.

4,48 milliards de revenus pour Paris 2024

En effet, pendant de longs mois, des interrogations ont été soulevées sur la capacité de Paris 2024 à équilibrer ses comptes. Ne pas reproduire ce qui a pu être fait par d’anciennes villes hôtes qui ont livré des Jeux olympiques déficitaires. A l'inverse, Paris 2024 va se conclure sur un résultat final financier positif.

Au total, le COJOP aura généré 4,48 milliards d’euros de revenus, soit au moins 26,8 millions d’euros de plus que ses pertes. "C’est une des fiertés de toute l'équipe de Paris 2024. Le bilan est très positif, on va même réussir à alléger les contributions d'argent public normalement prévues", confie Tony Estanguet, président de Paris 2024.

Un résultat positif qui devrait augmenter légèrement avec la clôture des nombreux contrats liant Paris 2024 à ses prestataires. Des excédents qui seront reversés en partie au mouvement sportif qui a déjà touché 9 millions d’euros (CNOSF et CPSF).

Un recours à l’argent public moins important que prévu

L’autre chiffre marquant, c’est la recette de la billetterie: 1,333 milliard d’euros. Soit 87 millions d’euros de plus que prévu au budget voté en décembre 2023 (261 millions d’euros de plus que dans le budget de candidature, NDLR). Et un record de vente de billets avec 12,1 millions de tickets écoulés pour l’édition 2024, signe d’une réussite importante de l’événement. À cela, on peut ajouter 135 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les hospitalités.

L’autre signe de la réussite des Jeux de Paris 2024, ce sont les arbitrages quant aux recours à l’argent public (moins de 5% du budget total de Paris 2024 soit 204,1 millions d’euros) dans la dernière ligne droite de préparation des JO, notamment concernant les Paralympiques. "Nous avions fait une prévision au printemps d'un recours aux finances des parties prenantes de Paris 2024, ce ne sera pas nécessaire (17,5 millions d'euros envisagés). Nous n’avons pas besoin d'engager la garantie sur le chiffre d'affaires de la billetterie des Paralympiques avec le succès de l’évènement, ni la garantie de l'État sur les revenus de loterie (13,5 millions d'euros)", précise Fabrice Lacroix directeur exécutif administratif et financier de Paris 2024.

Les vacances de Monsieur Estanguet

Si, en fonction de l’inflation et des conséquences de la pandémie, les dépenses du COJOP ont augmenté de 17% par rapport au budget de candidature, "cela reste le glissement le plus faible des dernières décennies pour un pays hôte, en comparaison à la croissance de 18% de revenus", analyse Fabrice Lacroix. Dans l’augmentation des dépenses, on peut notamment citer celle de la sécurité: +100 millions d’euros en fonction de l’évolution de la menace terroriste. Enfin l’ensemble des cérémonies aura coûté 153 millions d'euros.

Derrière l’analyse des chiffres et leur vote, ce sera donc la fin de l’aventure Paris 2024 pour ses salariés et pour leur président Tony Estanguet. "Si l'atterrissage budgétaire est voté le 12 décembre, ma mission se termine, confiait le patron des Jeux. Il pourra "partir en vacances", souffle-t-on avec le sourire à Paris 2024. Pas de réponse en revanche du patron de Paris 2024 sur un éventuel destin ministériel.

LES BONS CHIFFRES ÉCONOMIQUES DE PARIS 2024

Budget

- Au moins 26,8 millions d’euros d’excédent budgétaire, qui seront répartis entre les parties prenantes du projet

- Des revenus de 4,481 milliards pour des dépenses de 4,454 milliards d'euros

- 43 millions d’euros de concours publics qui étaient garantis au comité d’organisation mais qui ne seront pas appelés par Paris 2024

- Un reversement déjà acté de 9 millions d'euros au CNOSF et au CPSF (avant répartition de l’excédent) 

Recettes

- Grâce à un nouveau record dans l’histoire des Jeux avec 12,1 millions de billets vendus, les recettes de billetterie ont dépassé toutes les prévisions et matérialisé le succès des Jeux, pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 1,333 milliard d'euros (+261 millions d'euros par rapport au budget de candidature). En y ajoutant les revenus d’hospitalité, ces recettes billetterie et hospitalité atteignent 1,489 milliard d'euros (+348 milions d'euros par rapport au budget de candidature)

- L’objectif de partenariats domestiques, le plus élevé jamais connu pour l’organisation d’un événement en France, est atteint et même dépassé (+150 millions d'euros par rapport à l’objectif de candidature) pour un montant total de 1,238 milliard d'euros.

Subventions publiques

- Au total, la part des subventions publiques (204,1 millions d’euros) s’établit à moins de 5% du budget total du Comité d’Organisation et était intégralement fléchée vers le financement des Jeux paralympiques pour promouvoir un changement de regard sur le handicap. Au final les concours publics représentent moins d’un tiers du coût des Jeux paralympiques, contre 50% dans les éditions précédentes.

Répartition de l’excédent budgétaire

- 20% au CNOSF pour financer des actions strictement limitées au domaine de la promotion et du développement du sport en France, dans l’intérêt exclusif de l’exploitation

- 60% à utiliser pour financer des actions strictement limitées au domaine de la promotion et du développement du sport en France, dans l’intérêt exclusif de l’exploitation, après avis conforme des signataires du contrat de ville hôte et de l’État en sa qualité de garant

- 20% attribués au CIO

Anthony Rech