RMC Sport

JO 2024: les pompiers du Rhône appellent à la grève dès mercredi, jour du début des épreuves de foot à Lyon

Caserne de pompiers à Lyon (illustration)

Caserne de pompiers à Lyon (illustration) - PHILIPPE MERLE / AFP

En raison d'une prime JO jugée "insuffisante", le syndicat Sud SDMIS a appelé à la grève dès ce mercredi 24 juillet.

Après avoir été reçus par la préfecture et le SDMIS le 19 juillet dernier pour évoquer une prime pour les Jeux olympiques, les représentants des pompiers de Lyon ont obtenu une prime de 200 euros. Un temps conditionnée à la réalisation de 12 heures supplémentaires, elle devrait finalement être versée aux 1.200 pompiers professionnels travaillant dans le Rhône.

Jugeant "insuffisante" cette dernière, le syndicat Sud SDMIS a appelé à la grève dès ce mercredi 24 juillet, jour du début des épreuves de football à Lyon, a appris BFM Lyon.

Des congés d'été limités

Pour la période, tous les sapeurs-pompiers professionnels de catégorie C ont reçu comme consigne de ne poser que deux semaines de congés au lieu de trois cet été. En ce qui concerne le Rhône, ce sont 11 matchs de football qui se tiendront dès ce mercredi, mais aucun pompiers n'est censé avoir de prime, n'étant pas engagés directement sur les JO.

Désormais négociée et fixée à 200 euros, les soldats du feux réclament d'avantage afin de couvrir l'impact d'une semaine de congés en moins dans la période estivale (garde d'enfants, transports etc...).

Qui plus est, le syndicat souhaite également que la prime soit prise en charge intégralement par l'Etat.

"Les JO sont ceux de Paris, pas ceux de la métropole de Lyon"

Mais d'après un décret national, le financement de ces primes est assuré à hauteur de 50% par l'État et de 50% par les collectivités territoriales.

Sauf que la métropole de Lyon et le département du Rhône ont expliqué, durant les négociations, ne pas avoir les moyens de payer la moitié de cette prime.

"Le SDMIS qui n'en a pas les moyens, n'a pas à financer un dispositif issu d'une compétition nationale qui lui est imposée en dehors de son activité opérationnelle. Les JO sont les JO de Paris et de la France et pas ceux de la Métropole de Lyon et du Rhône", explique la présidente du Conseil d'administration du SDMIS du Rhône auprès de BFM Lyon. 

Et d'ajouter: "L'Etat une fois de plus se désengage sur les collectivités qui n'ont plus les moyens de financer leurs propres compétences. Il finance intégralement la prime des gendarmes, des policiers, mais pas celle de la sécurité civile qui connaît pourtant des difficultés de financement inédites."

Les pompiers de Paris et de Marseille touchent une prime

Contactée par BFM Lyon, la préfecture estime avoir rempli sa part du contrat comme le prévoient les textes nationaux.

"Les sapeurs-pompiers parisiens et les marins-pompiers de Marseille se voient attribuer intégralement la prime JO, ce qui est une injustice flagrante par rapport aux pompiers du SDMIS", a déclaré Zemorda Khelifi, vice-présidente de la métropole.

La métropole de Lyon elle, dit "comprendre la demande des pompiers". "Dans le cadre de l’organisation des JO de Paris, les services de l'État ont pris la décision de réduire de manière préventive la pause estivale des sapeurs-pompiers, sans garantie de versement de prime, ni même de mobilisation, ceci sans consulter les collectivités. Dans ce cas, il revient à l’État, force organisatrice de cet événement, d’assurer le financement des primes JO", explique-t-elle.

Et d'ajouter: "Pour rappel, la Métropole de Lyon a augmenté de près de 10 M€ sa participation financière au fonctionnement du SDMIS depuis 2022."

Sans financeur prêt à répondre aux exigences du syndicat SUD, une sortie de crise semble donc compromise. Reste à savoir combien de pompiers seront réellement en grève mercredi. 

Arthur Blet avec Martin Regley