Tour de France, Mondiaux, au moins deux Monuments... Pogacar réalise-t-il la meilleure saison de l'histoire?

Il banalise l'exceptionnel. Comme aux Mondiaux de Kigali une semaine plus tôt, Tadej Pogacar a écrasé la course ce dimanche lors des Championnats d'Europe en Drôme-Ardèche, ajoutant la course en ligne à son palmarès pour la première fois de sa carrière. Un tableau des victoires qui n'en finit plus de grossir. La barre des 100 succès atteinte sur le dernier Tour de France semble déjà loin puisque l'ogre slovène en compte désormais 106, dont 50 en solitaire.
De mi-février et son triomphe diplomatique sur le UAE Tour (qui tient à coeur aux propriétaires de son équipe émiratie) aux sacres coup sur coup sur les Mondiaux et les Europe, le coureur de 27 ans va bientôt boucler une saison qu'il aura une nouvelle fois marquée de son empreinte. La meilleure de sa carrière? La plus époustouflante de tous les temps? Les débats vont bon train entre records statistiques et ultra-domination dans le peloton.
Pogacar gagne moins mais plus souvent
En termes de chiffres, Tadej Pogacar ne dépassera ni n'égalera pas ses standards de la saison 2024. Même s'il est l'immense favori des deux dernières courses de son année 2025 (Trois Vallées Varésines ce mardi et Tour de Lombardie ce samedi), le gamin de Komenda peut atteindre 20 succès, contre 25 l'année dernière. Une comparaison à mettre néanmoins en perspective puisqu'il avait bien été aidé par ses six victoires d'étapes dans un Giro sans véritable adversité. De plus, la version 2025 de la superstar du cyclisme moderne a moins couru (50 jours après les deux courses de la semaine) que celle de 2024 (58).
Depuis le début de son hégémonie mondiale, Tadej Pogacar est sans cesse associé à des noms qui ont marqué l'histoire du cyclisme. Le parallèle avec la légende ultime Eddy Merckx prend de la crédibilité, même s'il n'est pas aisé d'opposer deux coureurs à 50 ans d'intervalle tant le sport a évolué.
Sur le plan statistique, le "Cannibale" avait par exemple décroché 36 victoires en 1971. En 75 jours de course, le Belge avait notamment gagné Milan-San Remo, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de France, le Championnat du monde ou encore le Tour de Lombardie.
Podium sur chaque Monument
C'est sûrement sur la qualité de son palmarès que Tadej Pogacar se distingue cette année. En témoigne sa tournée des classiques de printemps: Il n'est tout simplement jamais sorti du podium sur les sept courses disputées. Intouchable sur les Strade Bianche, le Tour des Flandres, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, il aura livré une bataille époustouflante sur Milan-San Remo (qui continue de lui échapper) et Paris-Roubaix (battu pour sa première participation par le maître des pavés du Nord, Mathieu van der Poel).
Sur le Critérium du Dauphiné et le Tour de France, Tadej Pogacar n'a jamais été inquiété par Jonas Vingegaard ou Remco Evenepoel. S'il a remporté sa quatrième Grande Boucle sans trembler, la baisse de moral et d'envie de la fin de Tour lui a sûrement coûté certaines étapes, laissées aux échappés.
De retour mi-septembre sur les classiques canadiennes après deux mois de repos, le coureur d'UAE a été piégé par l'expérience de Julian Alaphilippe au Québec avant d'offrir la victoire à son coéquipier Brandon McNulty à Montréal. On n'oubliera pas son jour sans sur le contre-la-montre des Mondiaux où il a été rattrapé par Remco Evenepoel parti plusieurs minutes après lui. Mais l'affront a été réparé sur les deux courses en ligne qui ont suivi.
Cap désormais sur l'Italie pour conclure la saison. En cas de succès samedi en Lombardie, il pourrait rejoindre Fausto Coppi dans le club très fermé des quintuples vainqueurs du dernier Monument de l'année et Eddy Merckx dans celui des vainqueurs de trois Monuments la même année. De quoi clôturer une saison que le monde du cyclisme n'est déjà pas près d'oublier.