JO 2024: une entreprise nantaise derrière le cheval mécanique qui a parcouru la Seine

C'est sans doute la première fois qu'un cheval galope sur la Seine. La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 a en effet été marquée par cette scène onirique: un cheval mécanique argenté au galop remontant la Seine du Pont d'Austerlitz jusqu'à la tour Eiffel pour propager "l'esprit olympique".
Une chevauchée de 6 kilomètres et d'une dizaine de minutes avec des ailes de colombes qui s'illuminaient sur les ponts franchis par le cheval et sa cavalière, portant le drapeau olympique en guise de cape.
Une création de l'Atelier blam, créé à Nantes en 2015, comme le souligne un communiqué publié par la métropole de Loire-Atlantique.
Une entreprise "opérant à la croisée de l’architecture et du design" et "spécialisée dans la conception et la fabrication de dispositifs techniques et artistiques sophistiqués".
L'Atelier blam, qui emploie une quinzaine de permanents de divers horizons, avait déjà réalisé certaines oeuvres à Paris, les "nouvelles fontaines" des Champs Élysées, et le mobilier intérieur et extérieur de la Bourse de Commerce. On lui doit aussi un belvédère métallique de 11 mètres de haut sur la berge d'une rivière à Rennes et diverses installations urbaines ou scénographiques en France et à l'étranger, en Allemagne et à Hong Kong, ajoute l'AFP.
Un système de flottaison inédit
"Notre équipe rassemble des ingénieurs en mécanique, des designers, des artistes, des spécialistes en sciences humaines et sociales, des architectes. Chaque projet dépend de ces personnes qui travaillent ensemble et ces connaissances et expériences diversifiées nous aident à déconstruire une idée et à développer une pratique qui dépasse la définition rigide des formes d’art, du design, de l’architecture et de la construction. Nous sommes, avant tout, des faiseurs", raconte Aurélien Meyer, directeur artistique et fondateur de l’Atelier blam, cité dans le communiqué.
Un spécialiste de ce genre de réalisations: Aurélien Meyer est en effet passé par "la compagnie La Machine, créée par François Delarozière à Nantes et spécialisée dans la réalisation de machines géantes comme, bien sûr, le Grand Eléphant que connaissent bien les Nantais, mais aussi le Cheval Dragon Long Ma pour la Chine ou le Dragon de Calais", note un article de France 3 Pays de la Loire.
Mais comment cette création conçue pour cette cérémonie prend-elle vie? "Ce cheval mécanique flottant d'une hauteur de 1,80 mètres au garrot a nécessité un an de travail", a appris l'AFP auprès de l'atelier.
"Il est doté d'un système de flottaison créé spécifiquement pour les besoins de la cérémonie d'ouverture par des architectes navals de Quiberon. Le mécanisme retranscrit le plus précisément possible les mouvements du galop d'un cheval", ont précisé les concepteurs.
"La créativité nantaise illumine Paris!"
"La créativité nantaise illumine Paris! Quelle fierté de voir les créations de l’Atelier blam, créé et basé à Nantes, en point d'orgue de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024 avec la cavalcade de Zeus sur la Seine et la production de la vasque olympique. Bravo!, s'est félicité sur X (ex-Twiter) la maire de Nantes Johanna Rolland.
Une "cavalcade de Zeus" (le nom de ce cheval métallique), qui représente aussi "l'incarnation de Sequana, déesse du fleuve et symbole de résistance", selon le directeur artistique de la cérémonie Thomas Jolly.
Cette publication de la maire de Nantes met aussi en avant la "production de la vasque olympique" par l'atelier Blam, alors qu'EDF, à l'origine du projet depuis 3 ans, n'en avait pas fait mention jusqu'ici. Dans sa communication, l'énergéticien évoquait simplement la conception et la fabrication de cet anneau-flamme par "un atelier spécialisé dans la réalisation de pièces d’exception au service de l’architecture, du design et de l’art".
Sanofi, qui exposera cette création à partir du mois d'octobre dans son siège parisien, a publié un making-of de cette réalisation fascinante.
"Nous ferons ensuite don du cheval à un musée, permettant ainsi au plus grand nombre de découvrir cette œuvre", explique le groupe pharmaceutique. Peut-être un retour à Nantes à envisager?