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JO de Paris 2024: Amélie Oudéa-Castéra dénonce un rapport "trop complet" de la Cour des comptes

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La Cour des comptes a évalué le montant de la facture publique des Jeux olympiques de Paris 2024. Les frais s’élèvent selon elle à 6 milliards d’euros. La nouvelle présidente du CNOSF, Amélie Oudéa-Castéra, juge cette donnée trop extensive. 

L’heure n’est pas aux grands désaccords, mais à qui sera le plus précis. Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports, défend le travail réalisé par ses équipes en vue des Jeux de Paris 2024. "J’ai respecté le budget qui m’était alloué", précise celle qui vient d’être élue à l’unanimité au poste de présidente du CNOSF, après la publication d'un rapport de la Cour des comptes

"Ce rapport ne dénonce aucune dérive budgétaire, aucun relâchement dans la gestion des coûts, aucune dépense déconnectée des besoins des Jeux", explique Amélie Oudéa-Castéra. L’ancienne ministre des Sports dénonce un rapport qui "retient des dépenses trop complètes liées aux Jeux. Les coûts des droits TV y sont par exemple comptabilisés, tout comme des dépenses qui ne sont pas vraiment liées aux JO comme l’enfouissement des lignes à haute tension. Il y a aussi des dépenses comptabilisées au niveau des transports, qui ont été payées par la SNCF et la RATP et qui doivent donc être hors-champ."

La Cour des comptes "additionne les choux et les carottes", regrette AOC

De son côté, la Cour des comptes a tenu à défendre ce résultat de 6 milliards d’euros. Chez nos confrères de L’Equipe, Pierre Moscovici, premier président du gendarme financier, a souligné ne pas être loin des 5,3 milliards d’euros de dépenses publiques annoncées par Matignon. 

Pour Amélie Oudéa-Castéra, la Cour des comptes "additionne les choux et les carottes, et ne met ni en perspective l’héritage, ni les retombées économiques des Jeux de Paris 2024". Pour la nouvelle présidente du CNOSF, "la gestion des coûts a été bonne, rigoureuse. La Cour des comptes s’est fait plaisir en retenant une liste de dépenses extensives, qui ne sont pas directement liées aux Jeux".

S’il se rapproche des 6 milliards d’euros, le montant des dépenses publiques serait près de deux fois supérieur au chiffrage présenté dans le projet de loi de finance 2025.

Aussi un excédent à gérer 

Si Paris 2024 a cassé la tirelire des dépenses publiques, les retombées des Jeux ont été bonnes pour les institutions. L’excédent est évalué à hauteur de 76 millions d’euros, destiné au sport français. Le CNOSF va toucher une partie de cette somme. "Avec cet argent, nous avons en tête de créer un événement pour la jeunesse sportive de notre pays, ainsi que de développer des compétitions pour les étudiants", explique Amélie Oudéa-Castéra avant de reprendre: "J’ai à cœur que l’héritage des Jeux soit particulièrement fort pour nos jeunes. Le sport fait partie des solutions pour qu’ils se sentent bien. J’ai beaucoup de projets qui vont dans ce sens. Pour passer d’une nation de grands sportifs, à une grande nation sportive, il faut mettre l’activité physique au cœur de la vie de notre jeunesse."

Paris 2024 passé, la France se lance dans un doublé inédit avec l’horizon des Jeux olympiques d’hiver de 2030. Le CNOSF et les institutions organisatrices devront s’appuyer sur ce qui a fonctionné et éviter les erreurs du passé, comme un éventuel dérapage budgétaire, déjà annoncé à 200 millions d’euros.

Mattéo Rolet