JO de Paris 2024: un boycott toujours envisagé par le gouvernement ukrainien

L'esprit olympique continue d'être mis à mal par la guerre en Ukraine. Alors que le Comité international olympique (CIO) autorisait, début décembre, la participation à Paris des athlètes russes et bélarusses sous bannières neutre, l'Ukraine de son côté, a répondu, par la voix de son ministère des Sports, ce jeudi, en continuant de menacer d'un boycott de la compétition.
"Telle est notre position: nous ne participerons pas à la compétition si les athlètes qui soutiennent l'agression russe et ce régime sanglant sont autorisés à y participer", a déclaré le ministre ukrainien de la Jeunesse et des Sports, Matvii Bidnyi, dans un entretien accordé à BBC Ukraine. Si le CIO est pris à parti par ses menaces de boycott, Bidnyi a rappelé que son gouvernement espérait toujours une réaction de l'instance olympique aux "arguments, discours, pétitions et appels" prononcés, avant de prendre une décision définitive.
De "possibles sanctions" si le boycott de Paris 2024 était confirmé
Alors que le CIO a reservé sa position sur la présence des Russes et Bélarusses "à une date appropriée, à sa seule discrétion", affirmant que les athlètes ne sauraient être tenus responsables de la guerre menée par leur gouvernement, Kiev tient à garder sa ligne et reste hostile à la venue, à Paris, des sportifs qui soutiennent l'invasion.
Et si l'ancien culturiste à la tête du sport ukrainien refuse d'employer le terme de "boycott", un refus de participation tel qu'il est envisagé pourrait ammener de "possibles sanctions", a reconnu le ministre puisqu'il violerait un principe fort de la Charte olympique: celui qui oblige tous les Comités à "participer aux Jeux de l'Olympiade en envoyant des athlètes". La Corée du Nord avait par exemple été privée par le CIO, des Jeux d'hiver à Pékin en 2022 pour avoir refusé d'envoyer ses équipes à ceux de Tokyo en 2021. Le CIO n'a toutefois pas encore évoqué explicitement des sanctions à l'encontre de l'Ukraine.
"Nous comprenons que cela (boycotter les Jeux olympiques) nuira à nos athlètes. Nous comprenons également que nous prenons un risque", a ajouté le ministre des sports Matvii Bidnyi.
Cet été déjà, le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal avait déclaré que son pays était absolument prêt à boycotter les Jeux olympiques ajoutant que plus de trente pays pourraient se joindre à elle. En attendant la décision finale de l'instance olympique, sur les 4 600 athlètes russes et bélarusses qualifiés pour les Jeux, seulement onze (huit Russes et trois Biélorusses) répondent actuellement aux exigences de neutralité requises par le CIO.