Joubert : « J'ai un problème personnel »

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Brian, au lendemain de votre échec dans le programme court, comment vous sentez-vous ?
Je n'arrive pas à être déçu. Dans les vestiaires, je me suis retrouvé tout seul. J'ai réfléchi, analysé et j'ai ensuite discuté avec ma mère. Le constat, c'est qu'il y a beaucoup de choses à changer dans mon comportement. Des choses qui ne vont pas depuis deux ans, depuis un événement très personnel qui s'est passé dans ma vie. Je ne suis plus moi-même. Je suis agressif, toujours sur les nerfs, jamais relax. Je ne suis plus le mec que j'étais avant. Le souci est extérieur au patinage. Je ne suis plus le même avec mes proches, ma famille...
Comment faire pour que cela change ?
Ma mère va m'aider. Mais cela fait quelques temps que je m'en aperçois mais sans trop réagir. Je sais comment faire et cela me fera le plus grand bien.
Y a-t-il une usure mentale chez vous ?
Il y a toujours un moment où on fatigue mentalement. C'est beaucoup plus éprouvant que le physique, ça use. Ce mauvais comportement m'a beaucoup fatigué. Je perds beaucoup d'influx nerveux. Si j’avais dépensé cet influx sur la piste, le résultat aurais été différent. Derrière, je perds trop d'énergie aussi en compétition et c'est contre-productif. Je me suis mélangé un peu les pinceaux. C'est difficile à expliquer car c'est très personnel, je ne peux pas en parler. J'ai pris les choses à l'envers.
Vous êtes-vous donné les moyens de vos ambitions cette année ?
Je n'ai pas assez travaillé. Un titre ou une médaille aux Jeux, ça ne se gagne pas en trois semaines. Nous avons bien bossé mais il aurait fallu faire ça dès juillet. Je ne me suis peut-être pas assez concentré sur le patinage. Je le paie aujourd'hui et c'est logique. Je suis très déçu pour toutes les personnes qui m'ont soutenu. Pour ça, je m'en veux.
« Je n’en ai fait qu’à ma tête… »
Qu'espérez-vous aujourd'hui ?
Je veux arrêter de me prendre la tête et d'être toujours nerveux. Il faut que j'écoute les autres et arrêter d'en faire qu'à ma tête. Je fais ma crise d'adolescence mais ce n'était pas le bon moment (rires). Je veux faire tous ces efforts pour être quelqu'un de bien.
Allez-vous faire un break ?
Je me suis engagé jusqu'en 2012 et j'irai. Je ne sais pas si je ferais des saisons complètes mais je veux continuer. Les championnats du monde arrivent dans un mois et je ne veux prendre la place de personne après ce résultat aux JO. Je pense qu'il faudra faire un test sur glace avec Alban Préaubert, Yannick Ponséro et Florent Amodio.
Allez-vous continuer l'aventure avec Laurent Depouilly, votre actuel entraîneur ?
Oui, c'est mon souhait. Tout comme avoir à mes côtés mes chorégraphes bulgares. Il faudra en parler tous ensemble pour savoir si eux aussi veulent continuer.