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L’argent ne fait pas le bonheur des Bleus

Kévin Sireau, Michaël D’Almeida et Grégory Baugé

Kévin Sireau, Michaël D’Almeida et Grégory Baugé - -

Deuxièmes de la vitesse par équipes, Grégory Baugé, Michaël D’Almeida et Kévin Sireau ont vu les Britanniques s’envoler vers l’or en battant deux fois le record du monde, en demie et en finale. Les Bleus ne voulaient que la première place.

Il y a des médailles d’argent et de bronze qui ont le goût de l’or, quand la surprise l’emporte sur la logique. Et puis, il y a l’or qui blesse l’orgueil et la fierté quand il s’échappe. Pour l’équipe de France de vitesse par équipes, la soirée de vendredi laisse une plaie dans les quadriceps surpuissants. Au Vélodrome de Londres, Sir Chris Hoy, Jason Kenny et Philip Hindes ont été inaccessibles, pour le plus grand bonheur de tous les supporters britanniques. Deux records du monde, en demie puis en finale (42’’600), les ont envoyés directement vers la Lune ou plutôt la médaille d’or. Et les trois Bleus se moquaient bien d’apprendre qu’avec six médailles dont cinq en or, Chris Hoy venait d’égaler Steve Redgrave et de se rapprocher de Bradley Wiggins (7).

Mais que personne ne vienne féliciter chaleureusement Grégory Baugé, Michaël D’Almeida et Kévin Sireau pour cette deuxième place à 41 centièmes et cette médaille d’argent. « C’est pas la joie, souffle Grégory Baugé. On est content d’avoir ramené une médaille. Mais pour ma part, il y a quatre ans, j’ai eu cette même médaille. Je pense qu’on était plus fort qu’à Pékin. Ça ne l’a pas fait. C’est une déception. » « Sur le moment, cette médaille a un goût amer, reconnait également le triple champion olympique Florian Rousseau, entraîneur des Bleus. On n’aime pas la deuxième place. Les gars voulaient gagner. Mais les Anglais étaient intouchables. »

Baugé : « Du retard sur certains pays »

Une impression qui irrite un peu Michaël D’Almeida. « Ce sont des êtres humains, insiste-t-il. Il n’y a pas de raison qu’ils soient meilleurs que nous. Il faut trouver le pourquoi du comment et s’aligner sur eux. » Pour Grégory Baugé, triple champion du monde en individuel et quadruple champion du monde par équipes mais battu de cinq millièmes lors du premier tour de la finale par le jeune Philip Hindes (19 ans), l’explication n’est pas à trouver directement dans les cuisses des Français. Mais plutôt dans le domaine de la préparation, dans lequel les Britanniques investissent beaucoup.

« Qu’est-ce qu’on va encore faire ?, se demande-t-il. Il faut travailler, analyser. Et que tout le monde travaille. Parce que nous, on travaille avec le coach. Mais au niveau du matériel, des équipements, de la nutrition, c’est important et la France a du retard sur certains pays, notamment sur l’Angleterre. » Marqués psychologiquement, le Cristolien et l’équipe de France auront d’autres échéances pour prouver que les Britanniques ne sont pas intouchables. « Je suis fier de mon équipe, rassure Florian Rousseau. Ce n’était que le premier jour de compétition. Avec Clara (Sanchez), Greg (Baugé) et Mickaël Bourgain en fin de semaine, on a encore des chances de médailles. J’espère que ça va changer de couleur. » Pour que les Bleus puissent vraiment faire la fête. 

LP avec GQ