La Courneuve: près de 200 personnes d'un bidonville menacées d'expulsion avant le marathon paralympique

Des roms installés sur une aire d'accueil à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) sont menacés d'expulsion. Ils sont près de 200 à vivre dans ce bidonville, dont une soixantaine d'enfants et certains âgés d’à peine quelques mois.
Dans ce lieu, il y a l’eau et l’électricité. Le sol est bitumé. Laressa vit ici depuis quatre mois avec ses deux enfants en bas âge. Sa fille aînée est scolarisée dans l’école juste à côté. Enceinte de sept mois, elle ne souhaite pas quitter les lieux.
"C'est mieux ici, il y a des cabanes, des douches, des toilettes. Si on doit partir demain, on ira où?", s'interroge t-elle.
Deux motifs d'expulsion avancés
Sur cette aire, beaucoup sont malades ou même lourdement handicapés. "Il y a à peu près 200 personnes qui vivent là dont une soixantaine d'enfants. Ici en particulier, il y a beaucoup de problèmes de santé chez les personnes que l'on rencontre", confie Clément Etienne, coordinateur du programme bidonvilles chez Médecins du monde, au micro de BFM Paris Île-de-France.
"Là on est vraiment sur des questions d'humanité, de valeurs, mises en avant par le comité d'organisation des Jeux olympiques et qui là vont être, si expulsion il y a, complètement bafouées", poursuit le coordinateur.
Au printemps les habitants se sont installé sans l'accord de Plaine commune, gestionnaire du site. Deux motifs d’expulsion sont avancés: la première, il y a le besoin d'effectuer des travaux sur le terrain.
"Ça fait trois ans qu'ils avaient l'occasion de faire les travaux et tout à coup ça devient urgent", ironise Me Louis Robatel, avocat du bidonville.
"Une décision disproportionnée"
Mais la principalement raison évoquée, c'est le marathon paralympique le 8 septembre prochain qui passe juste à côté du campement. "Or l'occupation de cette aire ne gêne absolument pas. On n'a pas besoin d'expulser 200 personnes parce que cinq ou six véhicules gênent le passage du marathon paralympique. Ce serait une décision disproportionnée", estime l'avocat.
Pour lui, c'est "assurément une question d'image". "On est sur une aire d'accueil des gens du voyage, destinée aux gens du voyage", assure ce dernier.
Tous attendent une solution de relogement. Portés par leur avocat et les associations, les habitants de ce bidonville sont allés jusqu'au tribunal administratif. Le jugement a eu lieu mercredi dernier, la réponse devait être donnée dans la journée.