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Paris 2024: un rapport sur le budget alerte, la Seine-Saint-Denis craint pour ses infrastructures

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Un rapport commandé par Bercy et le ministère des Sports sur le budget de Paris 2024, et révélé par Le Parisien, pointe plusieurs sites franciliens, particulièrement dans le 93, qui présentent des risques de dérapage budgétaire en vue des Jeux olympiques.

Entre un dossier de candidature et la réalité de l’organisation de Jeux Olympiques, les différences sont souvent nombreuses. Et Paris 2024 n’échappera pas à cette habitude. Dans son rapport, qui n’est pas encore définitif, et mis au jour en partie par Le Parisien ce mardi, l’inspection générale des finances préconise un redimensionnement de certains projets, des déplacements de sites ou encore l’abandon pur et simple de certaines infrastructures.

Si le comité d’organisation n’est pas fermé à l’idée de suivre certaines de ces recommandations, le département de la Seine-Saint-Denis, principal bénéficiaire des futures installations olympiques, est bien décidé à ne pas se laisser faire, même si l’Etat ne parle pour le moment que "d’ajustements". Des modifications seront présentées au Comité International Olympique à la fin du mois, avant que le projet définitif ne soit définitivement arrêté le 18 juin prochain.

L’objectif pour l’Etat étant de maîtriser les budgets, les inspecteurs ont passé le projet au peigne fin afin d’identifier et de se prémunir des surcoûts potentiels liés à la construction des installations, qui débutera en 2019. Les notes pointent notamment "de réels risques à la fois de non-réalisation dans les délais de certains équipements mais aussi de surcoûts importants". Les principaux sites qui semblent poser problèmes sont le centre aquatique de Saint-Denis, la zone du Bourget, dont le village média, l’enfouissement de lignes à haute tension, un lycée du 93 attenant au village olympique à déplacer et la dépollution d’un terrain.

Troussel: "Je n'accepterai pas que la Seine-Saint-Denis ait servi d'alibi"

Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, est en tout cas bien décidé à ce que l’Etat honore ses engagements vis-à-vis de son département, notamment en terme d’héritage. "Je distingue ce qu’il y a dans ce rapport et les décisions qui sont prises au plus haut niveau de l’Etat, explique-t-il à RMC Sport. Je serai vigilant et exigeant. Je n’accepterai pas que la Seine-Saint-Denis et ses habitants aient servi d’alibi dans la candidature pour les Jeux de 2024. On peut discuter d’ajustements et de modification à la marge, mais je n’accepterai pas qu’on dénature l’esprit et la philosophie de la candidature, et les engagements qui ont été pris vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis. Sur tout un tas de sujet, nous attendons que les engagements soient tenus."

Stéphane Troussel insiste notamment sur l’après-JO et sur l’héritage promis lors de la candidature. "Nous avons tous expliqué qu’il fallait faire de cette candidature entre Paris et la Seine-Saint-Denis, un symbole fort de la nécessité de reconstruire des liens, d’écrire une nouvelle page du destin commun entre Paris et sa banlieue, et on tournerait le dos à cet engagement sitôt la candidature validée et obtenue? Je n’ose pas l’imaginer. Si le président est venu en personne ici pour dire l’importance des Jeux et du territoire, pour ses habitants et pour sa jeunesse, ce n’est pas pour que quelques technocrates de Bercy imposent leur loi autour d’objectifs purement comptables et financiers."

>> VIDEO. Paris 2024: comment vont être financés les JO?

A.T. avec A.A.