Vicaut dans le grand bain olympique

Dauphin de Lemaitre depuis deux saisons, Jimmy Vicaut sera le seul français présent sur l’épreuve reine du 100m, dont les séries débutent ce samedi (13h30). Face aux flèches jamaïcaines, le jeune francilien veut poursuivre son ascension.

Médaillé d’argent par équipes aux derniers Mondiaux, Jimmy Vicaut va cette fois connaitre le nec plus utra, la crème de la crème, les meilleurs purs cents de la planète. « Les Jeux, c’est un kif », résume le jeune sprinteur, dont la meilleure marque est de 10’’07. A 20 ans, il va connaitre le grand frisson olympique samedi lors des séries du 100m. Le petit gars de Bondy, en région parisienne, a eu un avant-gout l’an dernier à Daegu. Finaliste sur 100m, il devient le deuxième plus jeune athlète à atteindre une finale mondiale. Dans la foulée, il prend la 2e place avec Christophe Lemaitre et les relayeurs.

Consécration pour Lemaitre, qui crève l’écran avec le bronze sur 200m. Vicaut, lui, prend rendez-vous. Il est jeune, à chaque sortie il apprend. A Londres, il débarque dans l’anonymat. « Personne me connait, ça me va. » Loin du duel Bolt-Blake qui agite le monde de l’athlétisme, mais qui lui passe par-dessus la tête. « Je n’ai pas de modèle. Le haut niveau me motive », se contente-t-il de dire. Il est d’autant plus discret que Lemaitre a lâché le 100m pour la double distance. « Ça m’emmerde un peu qu’il ne soit pas là, c’est dommage », admet-il quand même.

Une saison contrariée par les blessures

Concrètement, le Français devrait laisser Jamaïcains et Américains jouer les premiers rôles. « S’il entre en finale, on sera très content », souligne Guy Ontanon, son entraineur depuis 2009. « Si tout va bien, je vais en finale, mais je peux aussi sortir en séries ou en demies », admet l’élève. D’autant que le Français a accumulé les bobos cette année. Il est reparti d’Helsinki avec un titre de vice-champion d’Europe et une lésion à la cuisse gauche. « Ça a été un peu chaud mais ça va », assure-t-il. Il a d’ailleurs repris les courses il y a une quinzaine de jours. « Ce que j’ai vu m’a rassuré », dit Ontanon. « Je n’ai plus mal, mais c’est difficile de dire si je serai au top niveau », conclut Vicaut. Premiers éléments de réponse, samedi à 13h30.

Louis Chenaille (avec J-F.P.) à Londres