Les Français du jour à la loupe : Gahié, Mathieu, Ngayap Hambou

Marie-Eve Gahié - ICON Sport
Alexis Mathieu pour passer le cap
Le Néo-Calédonien licencié au PSG judo a réalisé l’un des gros coups de la saison française en décembre au Masters. Parmi les 32 meilleurs moins de 90 kilos de la planète il a atteint la finale après avoir dégagé de sa route le Hongrois Toth, médaillé mondial et olympique, et les deux mastards géorgiens Gviniashvili et Maisuradze. Ce fait d’armes n’a pas été confirmé au tournoi de Paris et à celui de Tashkent. A 23 ans, Mathieu est encore frais que le circuit senior : « Ca m’apprendra à être plus rigoureux. Etre pointilleux sur les détails et rigoureux pour les garder tout du long. » Mathieu est un droitier capable d’excellents fauchage en o soto gari (grand fauchage extérieur). Son tableau est rugueux à souhait avec d’abord le Néerlandais Smink, vainqueur l’an dernier au Portugal. Puis le Dominicain Florentino ex-champion panaméricain mais que Mathieu vient de battre à Paris. Ensuite, le test contre le Japonais Murao, tête de série numéro une, qui avait battu Mathieu au Masters à Jérusalem. "Je pense que je suis prêt", affirme-t-il.
Ngayap Hambou espoir à revendre
Pour battre un champion olympique en titre, il faut parfois employer les grands moyens. Pour éliminer le Géorgien Lasha Bekauri cet hiver au tournoi de Paris, Maxime-Gaël Ngayap Hambou a multiplié les coups de boutoir sur le surpuissant combattant de Tbilissi. Et la muraille a fini par se fissurer dans la prolongation. "Ça m’a fait passer un cap avoue-t-il. Ça m’a prouvé que je pouvais battre les meilleurs de la catégorie." Ngayap va disputer son premier championnat du monde à 21 ans. Son engagement constant est sa marque de fabrique. Il faudra ça pour se hisser au niveau du mondial: "Pas d’appréhension, je vais essayer d’aborder ces Mondiaux avec ma fougue et essayer de tout rafler pour arracher la médaille à la fin de la journée." Attention au petit format tchèque Klammert au premier tour. Ngayap a perdu lors de leur seule confrontation à Paris cette année. Puis ce sera le bloc cubain Ivan Felipe Silva Morales, finaliste mondial en 2018 et toujours aussi compliqué à bouger. Le menu est copieux.
Gahié sur les traces de 2019?
Marie-Eve Gahié retrouve depuis plusieurs mois l’impact qui a fait d’elle la championne du monde 2019. La Parisienne pur beurre est devenue championne d’Europe l’an passé. Preuve qu’elle a surmonté la déception de ne pas être appelée pour les JO 2020 face à Margaux Pinot. Au Masters puis à Paris, elle termine en argent. Il y a l’accident d’Antalya au printemps (défaite au 2e tour) mais rien de grave. Gahié a aussi fait tourner ses statistiques contre la Japonaise Saki Niizoe qu’elle peut croiser dans son quart de tableau. Après 5 défaites de rang, elle a battu la Nipponne à Jérusalem: "Je vais vraiment bien. Je sais ce qu’il faudra faire, je sais comment il faudra me comporter face à elle. C’est un profil que j’ai bien travaillé." La Française possède toujours ses grands mouvements de jambe auxquels elle a ajouté un ippon seoi-nage (mouvement d’épaule) qu’elle réalise en restant debout. Elle a retrouvé son ne-waza (travail au sol) qui avait été la vertu cardinale de son sacre mondial. Gahié aura deux premiers tours à sa main avant le choc face à Niizoe en quart de finale des moins de 70 kilos. Le genre de match qui peut vous faire basculer du bon côté.