Manaudou et Gilot, c'est historique !

Florent Manaudou, vainqueur du 100m - AFP
Pris dans les immenses paluches du géant Manaudou, Fabien Gilot semblait bien peu de choses malgré son mètre 93. Le duo pouvait bien se congratuler, il n’avait laissé que des miettes à la concurrence lors d’une course au dénouement ‘historique’. Jamais la natation tricolore n’avait placé deux représentants sur les deux plus hautes marches d’un podium de 100m de championnat d’Europe. Auteurs de deux meilleurs chronos en demi-finale, Manaudou et Gilot ont assumé leur statut en patron. Affublé du costume de favori, le premier a mené la meute de bout en bout. Trop doué, trop fort, trop puissant, il s’impose en 47’’98. Son premier chrono sous la barre de 48’’, et accessoirement la 4e marque mondiale cette année.
Derrière, Fabien Gilot n’a sans doute pas eu le temps de trembler. L’homme des relais, qui avait si souvent failli en individuel, a décroché l’argent à la touche (48’’36) devant l’Italien Lucas Leonardi (48’’38). A 30 ans, le natif de Denain (Nord) monte enfin sur un podium continental sur 100m, sans avoir à partager. Enfin si, puisqu’il fallait qu’un Manaudou s’immisce dans l’affaire… « Ce qu’on espérait, c’était de faire un et deux. Et voir bien l’ordre après, souriait Gilot. On préférait voir l’autre collègue marseillais et français sur la plus haute marche. » L’or, « Flo » commence à s’y habituer. Après ses victoires sur 50m papillon et le relais 4x100, Manaudou (23 ans) a enquillé son troisième titre continental. Et il ne compte pas s’arrêter là.
Manaudou : « Je sauterai en l’air dimanche »
Inexpérimenté sur 100m auquel il ne goute véritablement que depuis l’année dernière et les championnats d’Europe de Barcelone, Manaudou visera un 4e titre sur 50m dimanche. « C’est incroyable après ça reste le niveau européen, tempérait le frère de Laure. Il faut encore bosser, on veut être les meilleurs du monde pas les meilleurs d’Europe… Je sauterai en l’air dimanche soir si j’arrive à avoir le titre du 50. Ce sont des bons championnats, à moi de faire en sorte qu’ils deviennent excellents. »
Champion olympique du 50m à Londres en 2012, Manaudou a largement les moyens de ses ambitions. Ses qualités physiques hors normes impressionnent autant que ses coulées. Il fallait s’appeler Camille Lacourt ce vendredi pour soulever avec le sourire quelques doutes sur la maitrise du patron du sprint européen : « Je l’ai vu fatigué sur la fin mais c’est bien ça lui fait un peu les pieds. Il aime bien faire le minimum à l’entraînement. » Manaudou lui-même reconnaissait un léger coup de pompe dans les derniers mètres de sa course du jour. Qu’il se rassure, dimanche, il n’aura qu’un aller à faire.