Iran : des médailles de combat

A Téhéran, on a sa propre vision de l’événement. En Iran, les Jeux Olympiques ne sont pas qu’une question de sport et de spectacle, mais plutôt une histoire de confrontation, de lutte de pouvoir, et de religion. Avec, comme toile de fond, la haine de l’état israélien. Quelques jours avant l’ouverture des Jeux, Benjamin Netanyahou, le premier ministre de l’état hébreu, se déclarait d’ailleurs vigilant après les révélations d’un journal britannique qui évoquait la recherche à Londres d’un groupe lié à l’Iran et au Hezbollah qui prépareraient des attentats.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété plusieurs fois qu’Israël allait disparaitre. Ahmadinejad qui voit des signes sionistes même aux Jeux Olympiques… Quand le comité d’organisation des Jeux de Londres a dévoilé le logo officiel de l’épreuve il y a un an, les Iraniens ont officiellement protesté auprès du CIO, voyant dans ce logo carré découpé en quatre morceaux le mot Zion, ou Sion. Ce qu’ont fermement démenti les Londoniens. Mahmoud Ahmadinejad voulait venir à Londres pour soutenir les athlètes iraniens, ce que le gouvernement britannique a fermement refusé. En novembre 2011, la Grande-Bretagne a fermé son ambassade à Téhéran après son saccage par des étudiants islamistes. Ahmadinejad a réagi en expliquant, je cite que « les ennemis ne veulent pas que nos athlètes remportent des médailles. Mais nos jeunes doivent être présents aux Jeux Olympiques et à l’instar d’Arash, apporter de nouveaux motifs de fierté à l’Iran islamique ». Arash, héros mythique de l’ancienne Perse, avait été chargé de tirer une flèche avec son arc pour déterminer les frontières du pays. Selon le récit antique, il y avait mis toute sa force à tel point qu’il s’était consumé. Arash semble s’être réincarné en lutteur, discipline où les Iraniens brillent à Londres.
En lutte, l’Iran a déjà remporté trois titres olympiques. A ajouter à une médaille d’or, deux médailles d’argent et une médaille de bronze à l’haltérophilie. Des titres qui garantissent à leur retour une rente à vie aux médaillés. Mais pas forcément le traitement princier reçu en 2004 par Arash Miresmaeli. Il y a huit ans, après les JO d’Athènes, ce judoka était reçu en héros à Téhéran. Pas pour une médaille, mais parce qu’il avait refusé de combattre contre un adversaire israélien dans le tournoi olympique de judo…
Gilbert Brisbois
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