Le gros spleen du Racing

Les dirigeants du Racing Métro 92 ont eu du mal à digérer l’incroyable défaite de leur équipe vendredi d’Edimbourg (47-48), qui condamne les ambitions du club francilien en Coupe d’Europe.

Tendu et agacé, Jacky Lorenzetti met des mots sur les maux, sans détour : « Arrogance, manque d’humilité. C’est impossible de ne pas gagner ce match avec 25 d’avance. C’est une immense déception pour moi et pour le club. » Vendredi soir, le courroux présidentiel a résonné dans les couloirs de Murrayfield. « Je pensais qu’on tenait le match référence mais on n’a pas eu la maturité, l’humilité, le courage moral de s’imaginer qu’on n’est encore rien, qu’on n’a rien gagné et qu’on n’est pas ce qu’on croit être. Eux n’ont rien lâché, nous ont donné une leçon de rugby. C’est très dur à encaisser », s’emballe Lorenzetti.

On imagine sans mal qu’une défaite par trente points d’écart aurait été plus douce à avaler. Mais les Racingmen, qui ont mené 44-20 (53e), ont frôlé la faute professionnelle en se faisant déposer sur le fil par la révolte écossaise. Leur président les a contraints à aller saluer les supporters, puis à assister au dîner avec les partenaires. Comme une punition. « On a fait preuve d’arrogance, confirme Pierre Berbizier, au plus mauvais moment. On a reçu une belle leçon de conviction, de détermination par une équipe qui n’a rien lâché jusqu’au bout pour revenir dans un match énorme. »

Lorenzetti : « La H Cup, ça a l’air foutu »

Car ce fut un match énorme, le deuxième le plus prolifique de l’histoire de la compétition (95 points), avec onze essais et trois bonus qui ont régalé la trop maigre foule. Aucun argument ne saurait rendre le sourire à Jacky Lorenzetti : « On va se remettre au boulot mais la H Cup, ça a l’air foutu », soupire-t-il. Ses calculs sont bons. Avec deux défaites pour entamer la campagne, il faudrait un miracle pour voir le printemps. « Maintenant c’est donc le championnat. On va voir si les gars ont du caractère, mais on ne peut pas être toujours à réaction comme ça. On va faire le point avec Pierre Berbizier », prévient Lorenzetti. Du côté de la Croix de Berny, la semaine s’annonce tendue. « Il faut que cette leçon nous serve pour la suite et le championnat », convient Berbizier. On surveillera de près sa composition d’équipe et d’éventuelles sanctions pour la réception de Biarritz vendredi prochain.