Lièvremont : « Le niveau global est décevant »

Marc Lièvremont, sélectionneur du XV de France, livre son regard sur les performances des clubs français en Coupe d’Europe.

Si la H-Cup s’apparente à un baromètre du rugby français, les tendances de ces derniers temps inquiètent…
On ne peut pas nier que ces résultats ne sont pas réjouissants. On en a beaucoup parlé. Il n’y a qu’à voir l’intensité qu’il y a sur les matches de Top 14. Malheureusement pour notre championnat, il y a trop de déséquilibre entre le Top 14 et la Coupe d’Europe et les joueurs ne sont plus habitués à jouer sur des bases aussi élevées, de rythme, de niveau ou d’intensité. Ça n’est pas pour ça que je suis forcément inquiet avant le Tournoi des VI Nations.

Cette déroute ne peut-elle que donner du poids à vos arguments quant aux dysfonctionnements que vous dénoncez, notamment celui du calendrier ?
Tout le monde se rejoint à l’heure du bilan pour dire qu’il y a des choses qui ne vont pas. Ce n’est certainement pas un hasard puisque déjà, la saison dernière, cela avait été compliqué pour les clubs français. Et ne parlons même pas du Challenge européen où seul Brive est qualifié. Ils font donc laisser à nos politiques le soin de se pencher sur ces questions et prendre des décisions courageuses qu’il faudra assumer, sachant qu’il n’y a pas forcément de solutions évidentes ou idéales. Ce serait plutôt un ensemble de compromis pour faire évoluer notre rugby.

« Je pense avoir mon groupe »

Y a-t-il malgré tout des motifs de satisfaction sur ce week-end ?
Dans ma logique de sélection, au-delà du parcours collectif des clubs français, il y a bien sûr des satisfactions individuelles. Certains joueurs ont tiré leur épingle du jeu. Le niveau global est décevant, mais ça ne signifie pas forcément que le potentiel n’est pas là.

Avez-vous déjà en tête ce soir (hier) le groupe des 30 sélectionnés pour le stage ?
Oui, je pense. Même si le comité de sélection ne se réunira que mercredi matin et qu’on se rencontrera dès mardi soir dans les Landes pour échanger. J’ai vu Jo Maso ce week-end, j’ai eu longuement Philippe Sella hier soir (samedi), j’ai vu Didier Retière et Emile N’Tamack la semaine dernière. Dans mon esprit il y a 30 joueurs, sachant que sur un groupe aussi conséquent il est compliqué de se montrer certain. Mais on s’en approche.

La rédaction