Montpellier fait le grand saut

C’est un gros morceau doublé d’un véritable saut dans l’inconnu qui attend Montpellier, ce samedi (14h30), pour ses débuts en H-Cup, face au Leinster, champion d’Europe en titre. Un saut d’autant plus grand que les Héraultais, finalistes du dernier championnat, ne sont pas au mieux en Top 14.

« Hâte ». « Excité ». Des mots qui ne cessent d’aller et venir dans la bouche de Fulgence Ouedraogo, François Trinh-Duc et Benoit Paillaugue. Dans quelques heures (à 14h30, samedi), les Héraultais goûteront à la crème des compétitions européennes, la H-Cup. « On marque l’histoire du club, reconnaît Benoit Paillaugue. On est la première équipe à avoir atteint la finale du championnat de France et à s’être qualifié pour la H-Cup. On en est fier. »

Un sentiment d’autant plus légitime que le baptême du feu proposé au MRHC relève du menu quatre étoiles. Car ce n’est autre que le Leinster, le champion d’Europe en titre, qui se présente face aux Montpelliérains pour cette première journée de la phase de poules. «Dans notre groupe (poule 3, ndlr), il y a le Leinster, puis Bath (ainsi que Glasgow, ndlr), énumère le demi de mêlée héraultais. Ce sont vraiment de grosses écuries européennes et on a cœur de les affronter. »

« On se demande ce qu’on va affronter »

Pas de peur, donc, mais vraiment de l’excitation dans le discours local. « La H-Cup, c’est une autre dimension, poursuit Paillaugue. Tout va plus vite, tout est plus propre. Certains d’entre nous sortent d’une Coupe du monde. On va goûter à ce qu’ils ont connu en Nouvelle-Zélande. Le Leinster, c’est aussi l’équipe d’Irlande, alors la rencontre aura une saveur internationale. » Une saveur de mystère aussi puisque ce Leinster, même privé de son capitaine et emblématique trois-quart centre Brian O’Driscoll, bientôt opéré de l’épaule et out pour les six prochains mois, reste, au-delà de son rang d’épouvantail, une véritable énigme pour Montpellier. « On se demande un peu ce que l’on va affronter », reconnaît François Trinh-Duc. Ouedraogo emboite le pas de son demi d’ouverture. « Très peu de joueurs de l’effectif ont déjà disputé cette compétition. On va découvrir. » Une découverte totale, même, puisque le MRHC recevra la province irlandaise au Stade de la Mosson et non dans sa familière enceinte d’Yves-du-Manoir.

« Ça fait beaucoup d’inconnues, c’est vrai, confirme Ouedraogo. La Mosson est un beau stade, j’espère qu’il sera plein et qu’il poussera derrière nous. Il y a une grande équipe en face de nous, les champions d’Europe en titre. Donc, tout pour que ce soit une belle fête. » Certes, mais Montpellier, même émerveillé par ses débuts en Coupe d’Europe, ne compte pas jouer les sparring-partners. L’actuel 12e du Top 14, qui reste en plus sur deux défaites consécutives, compte également bien faire redémarrer le moteur. « J’espère que sur ce match, on arrivera à se relancer, à lancer notre saison et avoir plus de repères ensemble. » Ne reste plus qu’à exaucer le vœu de Fulgence Ouedraogo...