Coupe du monde - Boudjellal: "Il se passe des choses en interne en équipe de France"

Mourad Boudjellal, notre consultant RMC était invité de Jean-Jacques Bourdin ce lundi matin au lendemain de la défaite des Bleus face l’Irlande. Avant le choc face aux All Blacks, le président de Toulon tire la sonnette d’alarme. Et il assure ne pas reconnaître ses joueurs.

Mourad Boudjellal, vous avez dit qu’on allait gagner la Coupe du monde. Le pensez-vous toujours ?

Oui mais il y a des choses à régler dans cette équipe de France. Il se passe des choses dans cette équipe, en interne, qui font que les joueurs ne prennent aucun plaisir à jouer pour cette équipe.

Que se passe-t-il en interne ? Avez-vous des infos ?

Tout le monde n’est pas à sa place dans cette équipe. Tout le monde s’occupe de tout. Il n’y a pas de patron. Ça se ressent et les joueurs ne prennent aucun plaisir. Il suffit de voir nos trois-quarts…

Est-ce que les joueurs le disent ?

On en parlera après le match contre les All Blacks. Il reste une semaine de compétition, peut-être plus. Il faut essayer d’être encore solidaire autour de Saint-André mais il a une semaine pour reprendre le pouvoir. Ce n’est pas un mauvais entraîneur. Mais sur ce qu’on voit aujourd’hui, ce n’est pas Saint-André. Je ne reconnais pas mes joueurs. Bastareaud, je ne l’ai pas reconnu, Tillous-Borde non plus. C’est leurs cousins qui jouent en équipes de France, pas mes joueurs. Mes joueurs ne prennent aucun plaisir dans cette équipe de France. Pourquoi ? C’est là-dessus qu’il faut se poser des questions. Pourquoi les Irlandais avaient-ils une telle hargne, une telle envie de gagner, et pourquoi nous, nous ne l’avions pas ? Est-ce qu’on ne s’est pas trompé dans la dimension émotionnelle de cette Coupe du monde ? Est-ce qu’on n’a pas pris tout le jus de nos joueurs face à l’Italie, aux redoutables Roumains, aux terreurs canadiennes ? On nous a vendu ça comme des matches de la mort.

On a dit qu’on avait la meilleure mêlée du monde…

On s’est fait dépoutrailler. Pourquoi l’envie, la hargne étaient du côté irlandais et pas chez nous ? On a fait une première mi-temps qui était très correcte…

Nos joueurs sont-ils au niveau ?

Individuellement, Saint-André a pris les meilleurs à quelques exceptions près. Il y a des choses que je ne comprends pas dans cette équipe de France mais on va lui laisser le crédit du sélectionneur. Mais moi je pense qu’on a une chance contre les Blacks qui n’aiment pas nous jouer. Si Philippe gère bien sa semaine, s’il ressert ses joueurs autour de lui, car je pense qu’il y a une vraie histoire entre lui et ses joueurs, je pense que ce n’est pas perdu. Cette semaine, il n’est pas question de parler d’entraînement de haut niveau, de qualité, du niveau exceptionnel des All Blacks, qu’on n’est pas les favoris… Tout ça on n’en a rien à cirer ! Cette semaine, il faut que l’entraîneur et son équipe se retrouvent. Saint-André a une semaine pour devenir un héros ou le plus mauvais entraîneur que le rugby français n’ait jamais connu. Il doit faire le vide autour de lui. Tout le monde doit se taire dans cette cacophonie de l’équipe de France où chacun porte le survêtement et explique qui il faut sélectionner, ce qu’il faut faire… Sur l’envie, on peut faire ce qu’a fait la Géorgie face aux Blacks sauf qu’on a un peu plus de talent que les Géorgiens.