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Une vraie montée en puissance: Manae Feleu et les Bleues du rugby pleinement tournées vers leur quart de finale de Coupe du monde

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Trois matchs, trois victoires, le XV de France répond présent dans ce début de Coupe du Monde en Angleterre. Après l’Italie et le Brésil, les Bleues ont balayé l’Afrique du Sud (57-10), et se qualifient pour les quarts de finale, dimanche prochain face à l’Irlande. De quoi ravir la co-capitaine Manae Feleu, très présente dans ce match d’une grande intensité physique.

Manae, on annonçait un grand combat chez les avants, ça a été aussi intense que prévu?

Oui, on savait, on s'était préparé toute la semaine à ce que ça tape fort. On voulait aussi envoyer un gros message là-dessus sur notre défense, on l'avait beaucoup bossé. On voulait d’entrée leur montrer que ça allait être compliqué pendant 80 minutes. Je suis très fière de l'équipe.

On vous a vu distribuer des gros plaquages, vous avez pris du plaisir?

Oui, carrément. Je pense qu'avec Madoussou (Fall-Raclot, sa coéquipière en 2e ligne ndlr), c'est le secteur qu'on aime le plus. Ce genre de match est fait pour nous, on adore plaquer et faire ce travail de l'ombre. On s'est vraiment régalé.

Vous avez été étonnées de leur puissance?

Non, mentalement on avait switché toute la semaine. On savait que ça allait impacter fort et notre stratégie était prête. On les a plaquées à deux à chaque fois, pour les repousser et que mentalement, dès le début du match, on puisse les dominer. Dans la tête, quand on y croit, il n'y a pas de raison que ça ne marche pas.

Dès le début du match, vous avez senti que vous étiez dans le vrai?

Je ne me suis pas non plus dit c'était gagné mais on était dedans. Quand tu domines en mêlée, c'est facile parce que mentalement, tu te sens au-dessus. On voulait aussi envoyer un message fort pour le reste de la compétition.

Vous aviez encore besoin de vous rassurer? 

Non, je ne pense pas. Mais on avait juste besoin de se lâcher, de se libérer. On a vraiment construit notre compétition. Contre l'Italie, on a montré une grosse défense. Contre le Brésil, on s'est lâchés en attaque. On voulait juste faire un match plein et se faire plaisir sur le terrain pour pouvoir aussi envoyer cette image aux équipes et leur dire qu'on était là.

C’est peut-être le match le plus abouti de l’année pour vous?

Sur le ressenti oui, en tout cas, on a pris beaucoup de plaisir sur le terrain. Ça faisait longtemps, je pense qu'on ne s’était pas autant amusées. C’est de bon augure pour la suite, on a posé des bonnes bases et on y va marche après marche. 

La semaine prochaine, ce sera l’Irlande, équipe que vous connaissez bien...

Je vous avoue que là, on était plus sur l'Afrique du Sud. On n'a pas commencé à regarder l'Irlande encore mais au dernier Tournoi des 6 nations, ça jouait très bien. Elles ont un gros pack, notamment leur numéro 8 (Aoife Wafer), qui a été joueuse de la compétition et qui a un gros potentiel. Ca va encore être un match où ça va taper fort…

Propos recueillis par Pierre Thevenet