"Cet esprit revanchard, on compte dessus": Thomas Lombard veut sonner la révolte du Stade Français

Thomas, à moins d'une semaine de la reprise du Top 14, dans quel état d’esprit sont les joueurs et le staff du Stade français ?
Très bien. On est satisfaits du match amical qu’on a disputé contre le Racing, j’ai senti l’équipe revancharde, et on le comprend après la saison passée. Le staff est uni, renouvelé et motivé donc il y a beaucoup d’éléments de satisfaction. Samedi, on va passer au révélateur contre Montauban. On sait très bien qu’à chaque fois qu’on a réalisé des saisons satisfaisantes sportivement, c’était toujours grâce à un bon début.
Dans un sondage du Midi Olympique, les entraîneurs du Top 14 vous classent comme barragiste. Comment vous réagissez à ça ?
Quand on est remis en question ou critiqué, il y a deux manières de réagir. Soit c’est l’abattement, soit au contraire, on essaye de démontrer aux gens qu’ils se trompent. D’ailleurs l’année dernière, Bayonne était annoncé parmi les relégables… Si les sondages disaient systématiquement la vérité, ça se saurait. On dit qu’à Paris il n’y a pas beaucoup de pression autour du club, donc il faut parfois aller chercher des moyens extérieurs pour se motiver.
Pour éviter de revivre la même saison que l’an passé, quel discours vous utilisez ? Plutôt offensif ou rassurant ?
Les deux. Sur ce groupe, il y a une bonne partie qui a connu récemment une demi-finale en 2024. Donc ils savent qu'ils sont capables de le faire. Ils savent aussi, en analysant un peu, ce qu'ils ont mal fait la saison dernière. Donc on fait aussi appel à la responsabilité des joueurs.
Après, tout ne repose pas sur leurs épaules, le staff est là aussi. Créer de l'unité, avoir le même discours, être aligné, ce sont des choses fondamentales. Je trouve que l'intégration de Rory Kockott, le travail entre Paul Gustard et Morgan Parra a été très bien exécuté jusqu'à maintenant. Je ne veux pas dire que c'est le jour et la nuit, mais il y a quand même deux salles, deux ambiances entre la saison dernière et cette année.
Dans l’effectif et le staff, vous avez fait un choix de continuité par rapport à l'année dernière. Qu'est-ce qui vous a décidé à continuer à faire confiance à l'équipe de la saison passée ?
Beaucoup d'entre eux ont déjà accompli de belles choses, donc ils sont capables de bien mieux. Quand on est un sportif de haut niveau, on ne peut pas se satisfaire de prestations moyennement abouties ni de passer à côté. Donc cet esprit revanchard, on compte dessus.
Ils sont capables de mieux faire ?
Une question qui doit revenir et qui doit les habiter, c'est de savoir ce qu'ils sont venus faire au Stade Français. Est-ce qu'on est venu simplement passer un moment pour ceux qui ne connaissaient pas Paris, découvrir un club ? Ou est-ce qu'on est venu pour écrire une partie de l'histoire, continuer à enrichir le palmarès du club ? Vous avez la réponse comme moi. On doit tous mieux faire, on doit tous mieux travailler, on doit tous être plus impliqués et on n'a pas le droit de se louper cette année.
L’an dernier, il y a eu beaucoup de changement dans le staff, ça passera aussi par plus de stabilité dans le groupe des dirigeants sur cette saison à venir ?
Bien sûr, on a insisté sur le besoin de stabilité. Mais vous savez, on ne change pas simplement par une vue de l'esprit ou en se réveillant un matin en se disant qu'on va tout révolutionner en un coup de baguette magique. On change parce qu’il y a aussi des situations inextricables. Et donc, il faut passer par des choses plus dures, tout en sachant que derrière, il y aura un travail de reconstruction.
Une saison réussie ce serait quoi alors ?
Le Stade Français a la 8e masse salariale du Top 14. Si l’on prend en compte l’environnement économique dans lequel on évolue, une saison réussie ce serait une saison dans laquelle on arriverait à se qualifier pour le top 6. Ce qu'on a fait quand même par trois fois sur les six dernières saisons.