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"Il ne faut pas chier dans la colle": Baptiste Jauneau conscient de ses responsabilités après sa prolongation à Clermont

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Sa prolongation de contrat était une immense priorité à Clermont. Courtisé par Toulon, Baptiste Jauneau explique qu’il n’avait pas achevé l’histoire avec son club, mais est conscient du poids qu’il a maintenant sur les épaules. Avec la volonté de progresser et les Bleus comme ambition.

Vous avez choisi de prolonger à Clermont, qu’est-ce qui vous a convaincu ?

Le projet. Ca va faire 5 ans que je suis à Clermont cette année, je vois une évolution dans le projet. On a réussi à se qualifier, donc je me voyais mal partir en plein milieu. Au fond de moi de moi, je sentais que je n’avais pas terminé mon histoire à Clermont, tout simplement. Il y a aussi les jeunes, les Tixeront, Darricarrère, Massa, on a un petit noyau de jeunes à l’ASM, donc c’est aussi un challenge. A nous de porter ce projet-là.

Avez-vous hésité ou écouté d’autres projets ?

Oui, il y avait Toulon. Ça s’est joué entre Toulon et Clermont. J’ai hésité très fort, c’était très compliqué, un choix pas facile. Mais maintenant j’ai fait mon choix. Il ne faut pas avoir de regrets. Donc zéro regret, et maintenant il faut aller de l’avant.

Est-ce agréable d’être désiré par son club ?

Oui c’est agréable. Maintenant il faut répondre aussi sur le terrain. Parce que c’est bien beau d’être désiré mais après, s’il n’y a pas le terrain qui parle ça ne sert à rien. Donc il y a un peu de pression par rapport à ça mais ce n’est que de la bonne pression on va dire.

Ressentez-vous une responsabilité en tant que joueur majeur de Clermont ?

Oui il y a des responsabilités, quand un club parle d’une personne, il faut assumer derrière. Désolé du terme mais il ne faut pas "chier dans la colle". Il faut y aller et il faut être le meilleur sur le terrain pour montrer qu’ils avaient raison de parler comme ça d’une personne.

"Tous les joueurs qui viennent à Clermont ont pour but de remettre le club là-haut"

Avez-vous également la volonté de remettre Clermont à sa place dans le Top 14 ?

Oui je pense que c’est l’objectif de tout le monde, je pense que tous les joueurs qui viennent à Clermont ont pour but de remettre le club là-haut. Maintenant on sait que c’est long, que c’est compliqué. Il y a 14 équipes qui veulent absolument faire partie du top 6, 14 équipes qui peuvent prétendre à être dans le top 6, donc on sait que c’est dur. Mais c’est une ambition et personne ne s’en cache.

Avec quel visage ? Celui d’un barragiste de top 14 mais peut-être avec un contenu différent que ce qu’on a vu de vous à Bayonne sur le dernier match officiel ?

Oui, l’irrégularité pendant toute la saison a été compliquée pour nous, parfois on a gagné des séries de matchs qui nous ont fait du bien, après on en perd une série aussi durant l’hiver, qui nous a fait du mal. On a quand même réussi à se qualifier durant les deux dernières journées avec deux bons matchs et le match le plus important on se troue complet. Donc il va falloir gommer tout ça, surtout l’irrégularité cette saison, il faut gommer ça parce que tout le monde a des moments faibles dans un match ou dans une saison mais les équipes qui gagnent ou qui se qualifient, c’est celles qui gèrent le mieux et il faut apprendre à bien gérer ces moments-là.

Voyez-vous votre équipe progresser ou il y a d’autres choses aussi que vous avez ciblées ?

Déjà, le jeu. On a réussi à progresser là-dessus. Je le pense et je l’espère, on verra pendant la saison mais il y a ça aussi. Pendant quatre ans, on n’a pas réussi à se qualifier dû à ça, là on a réussi à se qualifier, maintenant il faut encore progresser par rapport à ce sujet-là.

"Fabien Galthié m’a demandé de progresser sur l’aspect mental"

Et vous personnellement, concernant votre progression, vos objectifs ?

Moi c’est simple, l’objectif c’est de retrouver l’équipe de France pendant les tournées mais pas que, si possible. Il y a énormément de monde mais il ne faut pas s’empêcher de rêver. Et au niveau du club c’est essayer d’être titulaire indiscutable et d’amener le club là où on veut, c’est-à-dire le top 6, continuer à se qualifier. Il faut confirmer, il ne faut pas faire des saisons en dents de scie. Et personnellement m’améliorer sur l’aspect mental, sur le jeu au pied, sur les passes, on peut toujours s’améliorer.

Vous avez côtoyé les Bleus cet été, comment êtes-vous sorti de cette période ?

Au départ j’étais très frustré. Mais avec un peu plus de hauteur et de calme, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je sais qu’il y a un niveau d’exigence assez fort au niveau international, un niveau mental aussi qu’il faut avoir. Je sais ce que j’ai à travailler pour réatteindre ce niveau-là, maintenant il faut le faire. Il faut le mettre en place et il faut le montrer durant les matchs pour essayer de le retrouver.

Fabien Galthié est un ancien demi de mêlée, comment ça se passe à l’entraînement avec lui ? Il mord les mollets un peu ?

Oui je pense qu’il est assez exigeant, mais pas uniquement envers les demi de mêlée. Envers tout le monde, même si je pense qu’il appuie un peu plus sur les demis de mêlée parce que c’est naturel : quand t’es demi de mêlée tu veux que tes demis de mêlée soient performants. On se dit les choses, il m’a dit ce que j’avais à travailler… maintenant il faut le faire.

Lesquelles ?

Il y a des choses qui restent entre nous deux mais sinon je pense que c’est l’aspect mental et le jeu au pied qui sont ressortis.

"Ce que j’aime avec Christophe, c’est qu’on se dit les choses"

Exigeant comme Christophe Urios, qui a une vision précise du rôle de demi de mêlée et son influence ?

Christophe, ça va être plus sur le leadership. Il veut des leaders forts dans son équipe, Christophe est très exigeant par rapport à ça. C’est différent, il y en a un ça va être plus sur l’aspect joueur et l’autre sur l’aspect leader.

Il attend beaucoup de vous ? C’est un caractère fort aussi, ce n’est pas toujours facile quand on est joueur ?

C’est sûr que c’est un caractère fort, après j’ai un caractère bien trempé aussi (sourire). Ce que j’aime avec Christophe, c’est qu’on se dit les choses. Il n’y a pas d’animosité, on peut se dire les choses. On peut ne pas être d’accord, mais après il faut être sur la même voie. Il faut partir sur le même chemin parce que si un des leaders de l’équipe et le manager ne vont pas sur le même chemin et dans le même but, ça peut être compliqué. Donc on peut avoir des désaccords mais tout en restant cordiaux.   

Propos recueillis par WT et CB