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Le rugby français prend position contre le carton rouge de 20 minutes

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Dans un communiqué commun, la LNR, le FFR et PROVALE, le syndicat national des joueurs de rugby s’opposent fermement au carton rouge de 20 minutes, voulu par World Rugby.

Le rugby français vent debout contre l'idée du carton rouge de 20 minutes. Cette nouvelle règle permettrait à une équipe ayant reçu un carton rouge, de remplacer le joueur fautif par un autre après 20 minutes d’exclusion. La mesure a été testée au cours de plusieurs compétitions cet été, notamment le Mondial U20, et a été jugée satisfaisante par World Rugby, qui l’a soumise "à la consultation des fédérations et des régions", avant la réunion de son Conseil le 14 novembre prochain.

Un non catégorique pour le rugby français

Et les instances du rugby français n’ont pas tardé à donner leur avis. Dans un communiqué commun publié ce matin, la Fédération Français, la Ligue Nationale et le syndicat Provale ont "exprimé leur opposition ferme à cette expérimentation". Avec un argument principal: la sécurité des joueurs. Pour eux, "le carton rouge est un outil crucial qui dissuade les comportements anti-sportifs et protège l’intégrité des joueurs".

Le cri du gueule : Le carton rouge de 20 minutes - 11/10
Le cri du gueule : Le carton rouge de 20 minutes - 11/10
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En clair, cette réduction de peine pourrait favoriser des comportements violents, la sanction étant beaucoup moins dissuasive, car l’équipe retrouverait pleine possession de ses moyens 20 minutes après la faute grave.

Ne pas donner une mauvaise image

Le communiqué s’inquiète même de l’impact de ce changement de règle sur l’image du rugby: "La mise en œuvre de cette règle pourrait encourager un jeu plus agressif ou créer des controverses liées à l’exploitation tactique de la règle, impactant ainsi négativement l’image du rugby."

Clubs et joueurs contre cette nouvelle règle

Et les clubs de Top 14 s’opposent donc à cette nouveauté, selon Lucien Simon, vice-président de la LNR en charge des affaires sportives. "Aucune donnée ne justifie que cette mesure améliore la sécurité des joueurs ou qu’elle ait un impact bénéfique sur le jeu", explique-t-il. "Les staffs du Top 14 et de la pro D2 sont clairs sur ce sujet: ils ne souhaitent pas de cette évolution et estiment qu'il est essentiel de maintenir un haut niveau de sécurité sur le terrain."

Même son de cloche chez les joueurs, représentés par Malik Hamadache, président de Provale, pour qui cette mesure "enverrait un mauvais message pour la sécurité des pratiquants de tous les niveaux". "La sécurité des joueurs doit rester une priorité absolue, et toute tentative d’amoindrir les conséquences de gestes dangereux est inacceptable. Nous encourageons World Rugby à renforcer, et non affaiblir, les règles de protection de la santé des joueurs", insiste-t-il. La FFR s’exprimera donc contre cette mesure lors du Conseil de World Rugby le 14 novembre prochain.

Pierre Thévenet