Montpellier veut se venger

Picamoles et Toulouse foncent vers le Bouclier de Brennus - -
C’était annoncé comme la saison de tous les dangers pour Montpellier. Celle de la confirmation, toujours difficile, entamée par de nombreux doublons avec la Coupe du monde. Sans ses guides Trinh-Duc, Ouedraogo ou Gorgodze, le club héraultais n’a pu assumer le lourd héritage lors des premières journées. Le retour des mondialistes a heureusement changé la donne. Sur une série de trois succès de rang, le MHR a retrouvé l’âme et les armes qui lui ont permis d’atteindre la finale en juin dernier face à Toulouse (15-10), dont ils recroisent la route ce vendredi soir avec envie : « Il y a un petit sentiment de revanche, reconnaît le demi de mêlée Benoît Paillaugue. On pense encore un peu au bouclier. »
Pour clore la meilleure année de sa jeune histoire, le club a reçu en cadeau de fin d’année les réceptions successives du champion de France puis du Racing le 31 décembre. Un succès de prestige face au géant toulousain serait surtout une belle opération mathématique pour Montpellier, désormais plus proche de la tête du peloton que de sa queue. « C’est une équipe de premier plan, rafraichissante parce qu’ils jouent vraiment bien au rugby, avec de la qualité dans les duels, une grande capacité à entretenir la vitesse de leurs mouvements », décrypte Yannick Bru, l’entraîneur des avants stadistes. Fabien Galthié n’est pas aussi optimiste pour ses troupes. « J'ai le sentiment que Toulouse a encore progressé. Je vois ce qui se présente et c’est un truc énorme. Cette équipe, c’est un bloc, un roc ! » Un cap à passer aussi, devant une foule reconquise et un stade à guichets fermés.
La peur de Galthié
L’entraîneur héraultais, maître dans l’art du bluff, ne voit pas comment franchir l’obstacle. « Eux ont encore progressé ; nous, c’est l‘inverse. Je ne sais pas si c’est bon ou mauvais mais je ressens beaucoup de peur » ; glisse-t-il à qui veut l’entendre. Benoît Paillaugue n’a pas franchement l’air mort de trouille : « Si on gagne, on se rapproche vraiment des six premiers. Et pour la tête, battre Toulouse ferait du bien. C’est un des plus gros matches de la saison », annonce-t-il. Sans bouclier brandi en fin de soirée, un succès montpelliérain ne ferait pas oublier la désillusion du Stade de France. Mais elle garderait intactes les chances des Héraultais d’y retourner au printemps prochain.