Top 14: à La Rochelle, "on m'a demandé de rester un peu fou", s'amuse Niniashvili

Davit Niniashvili avec le maillot de La Rochelle face à Clermont le 13 septembre 2025 - ICON SPORT
Comme Nolann Le Garrec, le virevoltant Géorgien et ancien Lyonnais Davit Niniashvili a débloqué son compteur d'essais contre Clermont samedi dernier pour sa première à La Rochelle où le talent de ce joueur de 23 ans et sa folie sont très attendus, comme il l'a confié à l'AFP.
La Rochelle
"J'ai connu l'Île de Ré où l'équipe de Géorgie était basée lors de la dernière Coupe du monde, le stade Deflandre où on s'entraînait la semaine contre les Rochelais, la salle de muscu, mais pas trop la ville de La Rochelle. Vu notre parcours (5e et dernier de la poule D), ce n'est pas de bons souvenirs qui reviennent quand je vois marqué +Île de Ré+. Il y a de la ferveur pour le rugby ici. A Lyon, j'allais à l'entraînement en métro et personne ne me reconnaissait. C'est plus une ville de foot. Ici, les gens viennent te dire bonjour, ils te souhaitent la bienvenue. Sandro (Kuntelia, pilier géorgien) m'a beaucoup parlé des victoires en Coupe d'Europe, il m'a montré des vidéos quand ils ont gagné ces titres, la foule sur le port. Quels que soient les résultats, les supporters sont derrière l'équipe, c'est magnifique".
Connexion géorgienne
"On est trois, Nika (Sutidze), Sandro et moi. Nika (22 ans) a un an de moins que nous. Avec Sandro, on est comme des jumeaux (rires), on joue ensemble en sélection depuis qu'on a 16 ans. Avant de venir, ils m'ont beaucoup parlé de l'équipe. Cet été, ils m'ont fait visiter la ville et avec ma femme, on a trouvé une maison. C'est un gros avantage d'avoir des Géorgiens dans l'équipe. A Lyon, il y avait Beka Saghinadze qui m'a hébergé la première année quand j'avais 18 ans, qui m'aidait tout le temps, qui était juste comme mon grand frère. Après, je me suis marié, on s'est séparés. Je suis un peu triste que Beka ne soit plus avec moi mais c'est la vie".
Besoin de changer d'air
"En quatre saisons à Lyon, je retiens la Challenge Cup gagnée en 2022 et les changements d'entraîneurs. J'ai connu Pierre Mignoni, (Xavier) Garbajosa et Kendrick (Lynn), puis Fabien Geigenbacher et enfin Karim Ghezal. C'était parfois un peu difficile pour les joueurs, donc j'ai décidé de partir, de changer de vie, changer de club. Mais je n'oublie pas ce que le LOU m'a apporté. C'est lui qui m'a repéré, m'a donné la chance de venir en France. Là-bas, j'ai pu grandir comme joueur mais aussi hors du rugby".
Attentes du staff
"Les entraîneurs m'ont demandé de jouer mon jeu, de ne pas changer, de rester comme je suis, un peu fou en gardant ma vitesse parce qu'ils m'ont dit qu'il manquait un peu de vitesse l'année dernière. C'est notre mission avec Nolann (La Garrec). Brice Dulin (ancien arrière du club) est resté dans le staff, il a beaucoup d'expérience, je vais apprendre avec lui. Je veux continuer de progresser, je suis venu pour ça. Je sais que j'aurais plus de liberté qu'à Lyon. Que ce soit à l'arrière ou à l'aile, je m'en fous, ce sont deux postes un peu pareils car on doit couvrir tout le terrain".
Le niveau du Top 14
"Depuis quatre ans que je suis ici, je sens qu'il progresse chaque année. Quand j'étais petit, je regardais beaucoup plus le Super Rugby, les arrières de l'hémisphère Sud comme Ben Smith, Israel Dagg... Mais quand j'ai décidé de devenir joueur professionnel, j'ai commencé à regarder le Top 14 sur un ordinateur chez moi à Tbilissi et il y avait tout: de la vitesse, de la force, des matches avec de l'enjeu, de la pression. C'était mon rêve d'évoluer en France, et aujourd'hui, je suis dans mon rêve".