XV de France : Twickenham n’impressionne pas les Bleus

La victoire en Italie (29-0) peut-elle atténuer à elle seule le sentiment de crainte qui plane autour de l’équipe de France, avant d’aller défier l’Angleterre à Twickenham ce samedi ? Pas vraiment. Et pour cause, l’équipe de France ne s’est plus imposée sur la pelouse des Anglais depuis 2005 dans le Tournoi. Une victoire sur le fil (18-17) à laquelle seul le pilier Nicolas Mas (qui fêtait sa 2e sélection) a participé. La disette ne dure pas tout à fait depuis dix ans, puisqu’en 2007, en match préparatoire à la Coupe du monde, les Bleus s’étaient imposés à Twickenham (15-21). Nicolas Mas était encore là, tout comme Yannick Nyanga. Ça fait peu sur un groupe de 30. D’ailleurs, les chiffres sont assez éloquents. Sur les 30 joueurs qui ont été convoqués par le sélectionneur Philippe Saint-André pour ce dernier match du Tournoi en Angleterre, où l’équipe de France peut encore viser la victoire finale, ils sont 17 à n’avoir jamais mis les pieds sur la pelouse de Twickenham avec le maillot bleu, dont Damien Chouly et Maxime Mermoz.
Sur les 13 qui ont déjà foulé la mythique pelouse anglaise, Nicolas Mas est le plus expérimenté avec quatre matches à son compteur (deux victoires, deux défaites). Suivent Domingo et Dusautoir (trois matches). Sébastien Bruno, l’ancien talonneur international (26 sélections), qui y a joué deux fois (une victoire en 2005), n’est pas forcément inquiet par rapport à ce manque d’expérience : « C’est toujours impressionnant quand tu entres. C’est un stade mythique. Il faut appréhender les lieux. Mais l’équipe de France est composée de joueurs de haut niveau et l’entraînement de la veille va permettre de désinhiber ces joueurs justement. Une première fois, c’est toujours délicat. Mais il ne faut pas se mettre plus de pression. Il n’y a pas non plus une ambiance de dingue. Dans les moments un peu chauds, les supporters poussent, mettent la pression sur les arbitres, mais ce n’est pas non plus l’enfer. »
Mermoz : « Pas d'incidence »
Twickenham, vraiment l’enfer ? Oui et non. Car lorsqu’on regarde le bilan comptable des Bleus dans ce stade, il n’est pas si catastrophique que cela. Sur les 46 confrontations depuis 1907, l’équipe de France compte 11 victoires sur le sol anglais, 5 matches nuls et 30 défaites. Malheureusement, il n’est pas aussi prolifique que celui de nos meilleurs ennemis anglais sur notre sol. Sur 49 matches, le XV de la Rose compte 22 victoires en France, contre seulement 25 défaites (et deux nuls). Mais les Bleus ne semblent pas plus impressionnés que ça par l’enceinte anglaise. « C’est génial de jouer dans un stade comme ça, explique Alexandre Flanquart. Mais je n’y prête pas plus attention que ça. J’ai vécu ma première sélection à l’Eden Park d’Auckland, ça ne me changera pas mon match. » Même son de cloche chez Maxime Mermoz, pour qui ce sera également une première face à l’Angleterre : « Tous les weekends, nous avons la chance de jouer dans de grands stades. Le climat sera particulier, mais c’était déjà le cas en Italie le weekend dernier. Ça reste surtout jouissif et ça n’aura pas d’incidence sur le résultat. Au contraire, c'est excitant. »
Thomas Domingo, qui y a déjà joué trois fois, pour trois défaites, estime pour sa part que « le stade est impressionnant, surtout quand on arrive au milieu du terrain. C’est une arène, c’est quand même spécial. Il faut le vivre ! ». A trois jours du « crunch », les Bleus semblent plutôt détendus dans leur camp de base de Marcoussis. En sera-t-il de même au moment d’entrer sur la pelouse de Twickenham et de débuter ce dernier match du Tournoi, après un « God Save the Queen » repris en chœur par près de 80 000 personnes ? Réponse samedi.