Mondiaux : Pinturault pour tout croquer

Alexis Pinturault - AFP
Et si Alexis Pinturault dépassait à lui tout seul l’objectif collectif des Bleus ? Alors que trois médailles suffiraient au bonheur de l’équipe de France lors de ces Mondiaux, sa tête d’affiche visera le podium sur les quatre épreuves qu’il disputera à Beaver Creek. « Il est médaillable partout, affirme Sébastien Amiez, vice-champion olympique de slalom en 2002 et membre de la Dream Team RMC Sport. Il est dans une bonne phase. Il a fait un mois de janvier plus que correct, avec notamment une victoire sur le super-combiné de Kitzbühel. La chance qu’il a ici, c’est que ça commence par le super-G (reporté de mercredi à jeudi en raison des mauvaises conditions météo, ndlr). S’il fait une belle performance tout de suite, ça peut sourire sur toute la quinzaine. »
Une perspective rehaussée par la troisième place décrochée par le skieur de Courchevel sur cette même « Birds of Prey » il y a moins de trois mois. « C'est un super-G technique qui peut me convenir mais je suis loin d'être le favori, atténue Pinturault. Je ne dois pas essayer de reproduire ce que j'ai fait car tout est différent : le contexte, la neige, le tracé… » Bref, il faudra savoir s’adapter. Une des grandes leçons que « Pintu » a tirées des deux années écoulées depuis sa première participation aux Mondiaux. A seulement 21 ans, celui qu’on attendait déjà comme le messie avait frôlé quatre podiums à Schladming sans jamais monter dessus (5e en géant, 6e en super-G, super-combiné et slalom).
Brenier : "Il ne pas faut pas lui mettre la pression"
Vingt-quatre mois et une médaille olympique (de bronze en géant) plus tard, l’actuel 4e du général de la Coupe du monde se sent davantage armé. « Il y a deux ans, je n’avais pas l’habitude d’avoir autant d’attention médiatique autour de moi, a-t-il expliqué à la veille de son entrée en lice. Maintenant, j’arrive à faire complètement abstraction de tout ça. Quand on me filme, je fais mon truc et point barre. Ça ne me pose plus de problèmes. Je me sens plus prêt parce que je sais ce qui m’attend. Je vais peut-être rafler quatre médailles ou repartir bredouille. Rien n’est jamais écrit. »
Si Alexis Pinturault assume son statut avec plus de légèreté, le staff tricolore s’attache quand même à protéger sa pépite. « Il ne pas faut pas mettre la pression sur Alexis, prévient Gilles Brenier, le directeur sportif de l'équipe de France masculine. Il aura des chances de médailles parce qu’il va faire pas mal de disciplines. Ses premiers Mondiaux à Schladming et les Jeux de l’année dernière lui ont bien servi en termes d’expérience. Je crois qu’il sera prêt ici. C’est vrai qu’on a des grosses espérances le concernant mais il n’y a pas que lui dans l’équipe. » Ils seront pourtant peu à s’élancer avec autant d’ambitions sur les pistes américaines.