Vaultier : « Tout s’effondre d’un coup »

Percuté en course samedi à Lake Louise, Pierre Vaultier (snowboardcross) est forfait pour les JO de Sotchi. Un coup dur pour le Français, touché à un ligament croisé, qui faisait partie des meilleures chances françaises en Russie.

Pierre, vous avez été victime d'une grosse chute samedi et vous avez passé une IRM ce lundi. Quelles sont les nouvelles ?

Bien que l’on présageait peut-être de bonnes nouvelles, elles sont complètement mauvaises. C’est le ligament croisé antérieur (du genou droit, ndlr) qui est cassé. C’est un coup très, très dur surtout que pour ma part, j’ai deux mauvaises expériences au JO en 2006 et 2010 donc j’aurais bien profité de 2014 pour tirer un trait là-dessus. Là, tout s’effondre d’un coup. On se retrouve sans objectif à court terme. 

Allez-vous vous faire opérer ?

Pour l’instant, j’ai un simple repos pour que mon genou dégonfle parce qu’il est très, très enflé. Eventuellement, dans les plus brefs délais, je me ferai opérer pour pouvoir continuer dans de meilleures conditions. 

Avec 15 victoires en Coupe du monde, vous faisiez figure de favori pour ces Jeux. Vous êtes vraiment maudit...

Oui. Je faisais figure de favori mais rien n’est jamais acquis. On l’a vu en 2010 où j’étais ultra-favori, avec un nombre de coupes du monde gagné sur la saison assez impressionnant. Mais oui, forcément, dans l’équipe de France de snowboard j’étais un des favoris.

« La tête pleine de noir »

Une 35e place en 2006, une 9e en 2010, un forfait en 2014... Pensez-vous déjà à 2018 ?

J’ai beaucoup de mal à me projeter dans l’avenir (il a 26 ans, ndlr). Pour l’instant, j’ai mal au genou et j’ai la tête pleine de noir. Ce n’est pas impossible que je m’arrête mais ce n’est pas impossible que je continue. Sur une bonne circonstance, sur une bonne dynamique, ce n’est pas impossible que je remboite le pas derrière. Mais je ne peux vraiment rien vous dire à ce niveau-là.

Marion Rolland et Tessa Worley déjà forfait et maintenant vous. L'équipe de France ne se présentera pas à Sotchi avec ses meilleurs éléments...

Non, en effet, ce n’est pas ce que l’on attendait. Maintenant, il faut voir aussi avec le contingent restant. Le passé a montré aussi que les JO étaient pleins de surprise. C’est aussi l’opportunité pour d’autres de sortir de l’ombre et ça c’est tout bénef’ pour la France et le sport français. Je pense que les 15 médailles françaises (objectif affiché pour ces JO, ndlr), pourquoi ne pas les garder d’actualité ? Ce serait un bel objectif. Même sans quelque leaders en lice, je pense que c’est quand même réalisable.

Vous allez quand même suivre ces Jeux de Sotchi ?

Y aller, certainement pas ! Mais je vais probablement les suivre à la télévision, sauf ma discipline à mon avis. Les résultats, je ne passerai pas au travers mais je ne veux surtout pas voir les conditions, le parcours. Ce ne sont pas des choses qui sont à voir dans ce genre de situation. Après, peut-être que j’aurai un autre discours dans un mois.

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Propos recueillis par Fanny Cousin