Violences sexuelles dans le patinage: Abitbol confie sa "fierté", quatre mois après le scandale

Quatre mois après la publication de son livre "Un si long silence", qui a allumé la mèche du scandale de violences sexuelles dans le milieu du patinage artistique français, l'ancienne championne Sarah Abitbol est heureuse d'avoir pu permettre une libération de la parole des victimes.

C'est un livre qui a provoqué un séisme dans le monde du patinage artistique français. En décrivant à la fin du mois de janvier dans son ouvrage "Un si long silence" les viols subis à l'adolescence, l'ancienne patineuse Sarah Abitbol a lancé une vague de témoignages et de révélations sur les violences sexuelles dans sa discipline.

Quatre mois après le scandale, l'ex-championne de France est revenue pour France TV Sport sur cette tempête médiatique. Sans cacher sa "fierté" d'avoir permis à d'autres victimes de vider leur sac.

"La honte s’est transformée en fierté. C’est ma plus belle victoire"

"Le 21 février, j’ai été invitée à témoigner lors d’un colloque au Comité olympique français (…) J’ai eu la trouille car il y avait notamment dans la salle plusieurs ministres et ça m’a fait tout drôle quand on m’a demandé de monter sur scène et qu’on m’a présenté comme une héroïne, se souvient-elle. J’étais dans la culpabilité, dans la honte. Mais la honte s’est transformée en fierté. C’est ma plus belle victoire. C’est comme une médaille d’or olympique! J’étais tremblante et presque en larmes lorsqu’à la fin de mon intervention, tous les participants se sont levés…"

Surtout, Abitbol est heureuse que sa prise de parole ait débouché sur quelques changements concrets, comme la démission du président de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet.

"Honnêtement, j‘étais loin de penser que la FFSG serait à ce point dans la tourmente et à pousser son président à la démission, poursuit-elle. Mais la ministre des Sports a tapé du poing sur la table… Je voulais juste être entendue mais il y a des portes qui étaient fermées, comme je le raconte dans le livre. Je sais que dans mon club d’origine (les Français Volants, ndlr), il y a eu aussi des remous… Ce qui m’importe, c’est que les jeunes patineurs soient protégés, qu’ils ne connaissent plus les agissements que j’ai pu subir et que la personne que je vise dans mon livre (son ancien entraîneur, ndlr) ne soit plus en état de nuire."

CC