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Asloum : « J’ai pris 90% des coups dans Victor Young Perez »

Brahim Asloum et Isabella Orsini à la présentation du film à Cannes

Brahim Asloum et Isabella Orsini à la présentation du film à Cannes - -

Brahim Asloum et Steve Suissa étaient dans le Moscato Show ce mercredi sur RMC pour présenter le film Victor Young Perez, dans les salles le 20 novembre. L’histoire exceptionnelle d’un champion du monde de boxe déporté à Auschwitz.

Pouvez-vous nous raconter l'histoire de Victor Young Perez ?

Brahim Asloum : C’est une histoire vraie, celle d’un champion de Tunisie dans les années 30. Un juif tunisien qui a été repéré très jeune, par hasard. Il n’est pas destiné à faire de la boxe, mais il remplace son frère au pied levé. LE manager de l’époque, monsieur Léon Bellières, décide de le faire monter à Paris et de lui donner l’opportunité de faire carrière.

Steve Suissa : Il devient le plus jeune champion du monde de tous les temps, à 19 ans et demi. Il y a une soirée à Paris pour honorer sa victoire. Le tout Paris est là, il y a Jean Cocteau, Joséphine Baker, Sidney Bechet… Il tombe amoureux d’une grande blonde, qui s’appelle Mireille Balin et qui va devenir la première actrice « fatale ». Elle va tourner avec Jean Gabin, Tino Rossi… Il en devient fou. Il lui achète un hôtel particulier, des chevaux. Elle va finir par le quitter. Il y a la montée du nazisme en France. Son frère et ses copains vont vouloir rentrer en Tunisie. Il va vouloir rester en prétextant qu’il veut récupérer son titre de champion du monde. Il l’attend. Ce n’est pas elle qui va venir le chercher, mais la Gestapo. Il va finir à Drancy, puis à Auschwitz.

Les généraux vont savoir que le champion du monde fait partie des déportés. Ils vont fabriquer un ring sur la place. Pour amuser les généraux allemands, on va lui laisser les menottes aux mains et les galoches aux pieds. On va lui demander de faire un match contre un Allemand de 140 kg, alors qu’il fait 50 kg, en lui disant que s’il gagne, il aura un sac de croutons de pain qu’il pourra distribuer à ses frères. Il va se battre jusqu’à la fin. Et deux jours avant la libération des camps, il va prendre deux balles dans le dos par un général allemand jaloux de sa force. Sa mère restera au balcon pendant deux ans en étant sûre que son fils n’est pas mort.

Le film colle-t-il parfaitement à l'histoire de ce boxeur ?

Brahim Asloum : Jacques Ouaniche, le réalisateur, a un peu romancé l’histoire. Dans le film, son frère Benjamin est déporté. Dans la réalité, c’est au moment où son frère rentre à Tunis que Victor décide de rester parce qu’il est persuadé de reconquérir le cœur de sa belle. Il ne pensait pas qu’on viendrait le chercher en France. A Berlin, quand il y était, il avait pris conscience du danger. Quand il est rentré à Paris, il s’est fait déporter.

Quelle est la différence entre ce film et les autres films sur la boxe ?

Brahim Asloum : Les films de boxe sont à chaque fois exceptionnels parce qu’il y a une tragédie, un truc énorme entre les boxeurs et la caméra. Mais les scènes de combat étaient le seul bémol. Tous les fans de boxe, et moi encore plus, on voit les coups et on se rend compte que c’est assez bidon, sans leur manquer de respect. Ce sont des champ-contrechamps, on joue énormément avec la caméra. Là, sur ce film, je voulais vraiment faire l’ensemble des choses. J’ai pris 90% des coups. Bien sûr, 10% sont joués, parce qu’il y a une situation, un texte… Comme c’est moi qui subissais, j’ai vraiment pris les coups !

Quel est votre film de boxe préféré ?

Brahim Asloum : J’en ai deux. De l’ombre à la lumière, avec Russell Crowe. C’est une merveille. C’est vraiment l’histoire de la boxe, le mec du peuple qui va aller se battre. Et Victor Young Perez, le 20 novembre au cinéma !

Steve Suissa : Il y en a un que j’adore et qui est beaucoup moins connu. Il s’appelle Marqué par la haine. Il avait été écrit à la base par James Dean. Mais James Dean est mort et ils ont dû trouver un acteur en deux semaines. C’est le premier rôle de Paul Newman, qui joue la vie de Rocky Graziano. Sylvester Stallone a pris beaucoup de Rocky dans Marqué par la haine. Sa phrase, lui, c’est : « te casse pas la tête maman ». Il a un père alcoolique qui le frappe. Sa façon de se venger sur la vie, c’est de vouloir être champion du monde. Et il regarde sa mère pendant tout le film en lui disant : « te casse pas la tête maman ».

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La rédaction