"Bakary Samaké, on dirait un 'cainri'", Gazo explique sa connexion avec le boxeur français qui combattra lors de son concert à Paris La Defense Arena

Gazo, vous serez en concert le 18 avril à Paris La Defense Arena. Avant votre show, Bakary Samaké va affronter le Sud-Africain Roarke Knapp dans un combat de boxe anglaise pour défendre sa ceinture WBC Silver. Comment s’est monté cet événement, qui sera une première en France?
Avec mon label BSB, on voulait se rapprocher des sports de combat. On connaît beaucoup de monde dans ce milieu. Nous-mêmes, on en fait un peu pour se défouler, donc l’idée nous est venue. On est en contact avec Bakary et son équipe. Et comme c’est quelque chose qui n’a pas été fait auparavant, ça nous a tout de suite tapé à l’esprit. C’est quelque chose qui nous a intéressés directement.
Depuis quand êtes-vous connecté avec Bakary Samaké?
On se suit depuis que je suis dans la musique et que lui commence à monter aussi de son côté. Le rapprochement s’est fait il y a un ou deux ans, parce que j’ai bien aimé la tournure qu’il prenait. Il représente la France aux Etats-Unis, il n’hésite pas à se confronter. Et puis il vient des mêmes zones que nous. La connexion semblait logique.
Qu’avez-vous apprécié chez lui?
J’ai bien aimé la dégaine déjà. Ça me parle beaucoup, il a une bonne dégaine, on dirait même un 'cainri'. J’aime aussi comment il se déplace, comment il cogne, sa science de la boxe. Il a des vraies qualités. C’est un boxeur typique, comme on l’imagine. J’aime bien cette attitude, je trouve qu’on manquait un peu de ça. On ne manque pas de boxeurs en France, mais on manquait de cette aura-là.
"Bakary a un bon packaging, les accessoires, même son blase, tout est façonné"
Quelles sont ses qualités de boxeur qui vous impressionnent le plus?
Son coup d’œil, ses esquives. En ayant pratiqué un peu, je vois ce qu’il fait. Grâce à son coup d’œil, il sait ce que la personne va faire avant qu’elle le fasse, c’est quelque chose qui m’a toujours impressionné dans la boxe. C’est peut-être même ce qui m’a fait le cibler. Mais après, il a du punch aussi. Il a un bon direct, des crochets de ouf. Il a la tête froide, il n’est pas excité. Il n’est même pas pressé de finir un combat. En général, il aime bien aller jusqu’au bout. Pour l’instant, il n’y a rien à dire. Il est encore jeune, le meilleur reste à venir. C’est ce que j’ai envie de voir. Pour moi, c’est un honneur de participer à sa carrière de cette façon-là.
Bakary Samaké se démarque aussi par son côté showman…
Oui, c’est un peu le monde de la boxe, le noble art, il y a un côté artistique. C’est ce qu’il nous montre. Savoir bien boxer, c’est limite de l’art. Tu vois des coups, il faut les anticiper et penser à ce que tu vas faire derrière. C’est fort.
Il soigne également son image hors des rings…
Bien sûr, c’est devenu un packaging. Tu ne peux pas juste arriver avec une belle boxe. Tu as plus de chance de te démarquer si tu fais un peu de bruit, que tu es un showman, que tu montres ce que les gens veulent voir. Il faut que tu aies quelque chose à toi. Là-dessus, on se rejoint un peu. Moi aussi, je savais qu’il fallait que j’arrive dans la musique avec des choses qui me ressemblent mais qui sont un peu atypiques, histoire de créer mon personnage. Tu ne peux pas arriver neutre, juste en faisant de la musique et ça passe. En boxe, c’est pareil et je trouve que Bakary a un bon packaging, les accessoires, même son blase, tout est façonné.
A 21 ans, il semble déjà très mature…
Quand je parle avec lui, je n’ai pas l’impression que je parle avec un petit frère. Je parle avec un pote à moi, même s’il est plus jeune. Je n’ai jamais considéré les gens en fonction de leur âge. Si tu as une bonne mentalité, je vais te prendre. Il y a des mecs qui sont réveillés tôt et il y a des mecs qui se réveillent tard. Ça dépend de chacun. Tant que le respect est là, ça ne me dérange pas.
Champion du monde un jour? "Il a les critères pour décrocher ça"
Vous l’avez accompagné en interprétant votre morceau "100k" lors de son entrée face au Chilien Julio Alamos l’an passé au Zénith de Paris-La Villette…
C’était lourd, il y avait une bonne énergie. C’est un tueur, il déboule avec sa ceinture, ça me fait kiffer. Ce sont des trucs de 'cainri', des choses qu’on voit aux States. C’est un plaisir de ramener ça ici.
Ces collaborations peuvent-elles offrir plus de visibilité à la boxe en France?
Pour moi, oui. On captive un peu les mêmes types de personnes et les mêmes tranches d’âge. La musique et la boxe, ce n’est pas la même chose, mais on a des centres d’intérêt communs. En s’exposant à nos publics respectifs, ça nous offre plus de visibilité.
Jusqu’où peut aller l’ascension de Bakary Samaké? Peut-il devenir champion du monde un jour?
Oui, je pense. Peut-être avec du temps, mais il a les critères pour décrocher ça, surtout s’il va plus aux States. Là, je pense qu’il arrive à un point où il a fait ce qu’il avait à faire ici. Maintenant, il faut qu’il aille se perfectionner aux States parmi les meilleurs, avec quelques sparrings durs, qu’il solidifie un peu plus le menton et après ça va le faire.
"Salahdine Parnasse est très impressionnant"
Vous avez également performé à Paris La Defense Arena en décembre dernier avant le combat de MMA entre Salahdine Parnasse et Wilson Varela au KSW 101…
C’est le KSW qui nous a contactés. Ils aiment bien, ils écoutent mes sons dans les pays de l’Est (l’organisation est basée en Pologne, NDLR). Ils sont branchés. Ils écoutent de tout et comme je suis arrivé dans une période drill, ils ont aimé. Des fois, je reçois des notifications, je suis choqué, je me dis: ‘Ah ouai, jusqu’à là-bas quand même’ (sourire). Ça fait plaisir. Salahdine Parnasse est très impressionnant. Il a bien fait, il prend les sous. D’abord, il faut sécuriser. Mais dès qu’il a fini avec ça, il faut qu’il monte un peu. Il est exceptionnel. Dans sa catégorie, il peut donner du fil à retordre aux meilleurs combattants du monde.
Vous négociez actuellement une possible collaboration entre le KSW et votre label BSB…
On cherche à sponsoriser des événements via notre label, pour mettre notre marque en avant. Oui, on discute avec le KSW. Pour l’instant, ça ne s’est pas encore concrétisé, mais les discussions sont en cours.
Quels combattants de MMA appréciez-vous en ce moment?
Je suis beaucoup Patrice Habirora. J’aime bien aussi Boris Mbarga, sur Instagram c’est ‘Modern Gladiator’. Ils ne nous déçoivent pas jusqu’à présent. Je les vois monter haut les Belges. Chez les Français, j’aime bien Oumar Sy. Par à rapport à des fréros, on se voyait déjà il y a une quinzaine d’années quand il était jeune. C’était plus l’ami d’un ami. Il a toujours été un peu bien portant. Quand je l’ai revu plus tard à l’UFC, j’ai envoyé la photo à mon gars. C’est exceptionnel. Il y a aussi Manon Fiorot. J’aime bien comment elle envoie. Elle est surprenante. J’attends de voir ce qu’elle va faire, j’espère qu’elle va prendre la ceinture. Elle va la pendre je pense.
Votre label BSB va co-produire un gala de muay-thaï le 21 mai à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)…
Avec mon associé, on s’entraînait au MMA Factory avant. Le coach, c’était Celestin Mendes, spécialiste du muay-thaï. Maintenant, avec le temps, il a des combats et nous on sert un peu de sponsor. Là, c’est pour une ceinture internationale ISKA. On met les choses en œuvre pour pouvoir sponsoriser l’événement.