Boxe: Imane Khelif exclue du tournoi d'Eindhoven après l’annonce sur les tests de genre

Dirk Renders, porte-parole de l'Eindhoven Box Cup, a confirmé à l'AFP que l'Algérienne Imane Khelif, au centre d'une polémique sur le genre depuis les JO 2024 de Paris, ne figurait pas au programme de la compétition qui démarre vendredi. "La décision de son exclusion est du ressort de World Boxing", a-t-il expliqué. La fédération internationale a annoncé vendredi qu'elle introduisait des tests de genre pour participer à ses compétitions.
En vertu de cette nouvelle règle, tous les athlètes de plus de 18 ans prenant part à des tournois organisés ou sanctionnés par World Boxing doivent subir un test PCR afin de déterminer leur sexe à la naissance. Lors de son annonce, l'instance avait cité nommément Khelif, précisant avoir informé la Fédération algérienne que la boxeuse devrait obligatoirement se soumettre à un test pour prendre part à la Box Cup d'Eindhoven où elle avait prévu de faire son retour international.
World Boxing s'est depuis excusé pour la gestion de sa communication, reconnaissant qu'il n'était "pas correct" de nommer une athlète spécifique dans son communiqué. Aux Jeux 2024 de Paris, Khelif avait été la cible d'attaques et d'une campagne de désinformation, la présentant comme un "homme combattant des femmes". La boxeuse de 26 ans s'était imposée en finale des -66 kg.
Son sacre sur le ring de Paris 2024, de même que celui de la Taïwanaise Lin Yu-ting chez les -57 kg, toutes deux accusées d'être des athlètes transgenres, avait déclenché un débat dans lequel des personnalités comme Donald Trump, Elon Musk ou JK Rowling s'étaient engouffrées.
"Une femme comme les autres"
Par le passé, Khelif a pourtant toujours participé à des tournois féminins de boxe, y compris lors des JO 2020, sans que sa participation ne suscite la moindre polémique. Jusqu'à son exclusion des Mondiaux 2023 organisés par la fédération IBA. Selon cette instance, elle-même écartée par le CIO pour des raisons liées aux finances, à l'éthique et à la gouvernance, la boxeuse avait alors échoué à un test destiné à établir son genre.
Devenue une icône en Algérie, Khelif a reçu un soutien important de la part des autorités et des fans lors des JO 2024 de Paris. Après avoir remporté l'or, elle a fait de sa victoire une réponse à ses détracteurs. "Je suis pleinement qualifiée pour participer. Je suis une femme comme les autres. Je suis née femme, j'ai vécu femme et j'ai concouru en tant que femme", a-t-elle déclaré.
Mais la controverse s'est poursuivie bien au-delà des JO. En février, l'IBA a ainsi annoncé qu'elle poursuivrait le CIO pour avoir autorisé Khelif à boxer aux Jeux. L'athlète a répliqué que ces accusations étaient "fausses et insultantes", ajoutant: "C'est une affaire qui ne concerne pas que moi, mais aussi les principes plus larges d'équité et de respect des procédures dans le sport." Elle a promis d'engager sa propre action en justice pour réfuter les accusations. "Je ne vais nulle part. Je me battrai sur le ring, je me battrai devant les tribunaux et je me battrai au grand jour jusqu'à ce que la vérité soit indéniable", a-t-elle déclaré. L'Algérienne a annoncé en mars qu'elle viserait une nouvelle médaille d'or aux JO de Los Angeles en 2028.