La pesée historique de « J2M »

Wladimir Klitschko et Jean-Marc Mormeck - -
Treize kilos. C’est ce que Jean-Marc Mormeck (98 kg) va rendre à Wladimir Klitschko (111 kg) dans son combat historique samedi en Allemagne (23h). Dans la Düsseldorf Esprit Arena, « J2M », 39 ans et challenger officiel (39 victoires, dont 22 par KO, 4 défaites), devra dompter ce handicap de poids s’il veut chiper la couronne mondiale des lourds à son grand rival ukrainien, quatre ans plus jeune (56 victoires, dont 49 par KO, 3 défaites). Car sous la toise aussi, le géant, né à Semipalatinsk au Kazakhstan, domine le Guadeloupéen : 2m contre 1m83, soit 17 unités à l’avantage du champion du monde WBA, IBF et WBO. Face au cadet des Klitschko, qui n’a plus perdu depuis 2004, l’Antillais aura la dure mission de garder intact son bilan chez les lourds (4 combats, 0 défaite).
Lors de la pesée, vendredi, dans le centre commercial KarlstadtSport de Düsseldorf, Mormeck ne s’en est pas laissé conter. Malgré une grippe qui lui a enlevé trois kilos, l’ancien champion du monde WBA-WBC des lourd-légers a tenu son rang. Devant une myriade de journalistes, venus du monde entier et frustrés par un premier report du combat le 10 décembre, les deux gladiateurs, à 10 cm l’un de l’autre, se sont regardés pendant une vingtaine de secondes avant que Klitschko ne détourne la tête. Rictus du « Franzose ». Quelques minutes plus tôt, les boxeurs faisaient leur entrée sans échanger un regard, alors que des dizaines de fans arboraient un t-shirt avec l’effigie du colosse des steppes. Les médias n’eurent cependant pas droit au remake de l’incroyable scène survenue 15 jours plus tôt à Munich quand le Britannique Derek Chisora gifla l’aîné des Klitschko, Vitali.
50 000 spectateurs acquis à Klitschko
A Düsseldorf, contrairement à ce qui s’était passé en Bavière, on est resté entre gentilshommes. « Je n'ai eu aucune sensation spéciale en le regardant dans les yeux », a déclaré le Français. Maintenant, il va me falloir faire abstraction des 50 000 personnes qui seront là demain, parce que Wladimir a l’habitude, mais pas moi. Mais pour l’instant tout va bien, je me sens bien. » Mormeck, troisième Français à tenter d’unifier les ceintures chez les lourds, après les échecs de Lucien Rodriguez en 1983 et de Georges Carpentier en 1921, pourra compter sur quelques soutiens de qualité (Jean-Paul Belmondo, Jean Reno, Claude Brasseur, Jean Claude Darmon, Jacques Séguéla). A défaut d’avoir le nombre avec lui…
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