Le MMA bientôt légalisé en France, un boom économique en France

C’était le 2 avril dernier, dans la matinale de RMC Sport présentée par Céline Géraud et Thomas Desson. La ministre des sports, Roxana Maracineanu, annonçait la légalisation du MMA en France.
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Deux mois plus tard, la procédure officielle est lancée. Six fédérations se sont portées candidates pour accueillir et structurer l’organisation et la pratique de la MMA (puisque, pour le moment, le gouvernement refuse qu’il existe une association indépendante) avec l’objectif de finaliser les choses en septembre prochain. Il s’agit des fédérations de kick boxing et muay thaï, de karaté, de lutte, de judo, de boxe française ainsi que la fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).
QUEL INTERÊT D’UNE LEGALISATION?
A chaque fois les mêmes arguments ressortent. Il faut structurer et cadrer ce sport, éviter la radicalisation et les dangers de l’illégalité, avec des éducateurs ni formés, ni diplômés, ni surveillés. Or, un autre argument doit bien évidemment être intégré, celui de l’intérêt économique.
Car le MMA, ou Mixed Martial Arts, rapporte énormément et peut être un immense tremplin pour l’économie nationale. Selon un rapport parlementaire paru en novembre 2016, la France est un acteur majeur dans ce sport, tant il est prisé et populaire.
On dénombre au moins 40.000 pratiquants, répartis dans plus de 700 clubs à travers l’Hexagone. Médiatiquement parlant, malgré une recommandation du CSA de ne pas diffuser des combats de MMA parce que cela "porte atteinte à la dignité des participants", que cela "est susceptible de nuire gravement à l'épanouissement physique, mental ou moral des mineurs" et que cela "est contraire à la sauvegarde de l'ordre public", les audiences restent toujours supérieures à 250.000 téléspectateurs et connaissent une croissance continue.
De plus, la France est classée parmi les 5 premiers pays au monde pour la vente de jeux vidéo de MMA et parmi les 10 premiers au monde pour le trafic internet vers les portails MMA. L’interdiction apparaît donc totalement paradoxale …
DES GAINS POUR LA COLLECTIVITE
Aux Etats-Unis, les soirées professionnelles de MMA sont d'immenses succès populaires et rapportent énormément d'argent aux organisateurs et aux collectivités. Le modèle, basé essentiellement sur la vente de pay per view, est viable et pérenne. Les bénéfices de l’UFC, la ligue professionnelle de MMA Nord-Américaine, sont estimés à 87 millions d’euros via la billetterie, la location du lieu, les activités touristiques et la vente de produits dérivés.
Pour le reste, en comptant l'ensemble des compétitions de MMA, l'activité rapporte plus de 118 millions d’euros de retombées économiques chaque année au seul Etat de New-York, qui a légalisé ce sport en 2016. Uniquement au niveau des recettes fiscales, on estime les gains à 5 millions d’euros pour l’Etat américain: 3 millions de taxes fédérales et 2 millions de taxes locales.
Autre point de comparaison, une compétition de MMA organisée à Rio de Janeiro, au Brésil, par l'UFC en août 2015, a généré, en une seule journée, 35 millions d’euros d'impact économique et créé 549 emplois au total (195 emplois directement liés à l'événement, 354 indirectement).
On voit donc bien l’intérêt d’accélérer la légalisation du MMA. Si des compétitions venaient à être montées dans le pays, la portée économique pourrait être majeure. D'ailleurs, Lawrence Epstein, le directeur général de l'UFC, est très excité à l'idée de pouvoir venir en France: "Il y a un gros marché. C'est un pays très important, un pays riche et influent sur la scène internationale. Après la légalisation, nous espérons organiser plusieurs événements par an ici."
Et ainsi rapporter beaucoup d’argent…