Mormeck : « Objectif championnat du monde ! »

Plus d’un an après son retour sur les rings, le Guadeloupéen, 38 ans, dispute son troisième combat chez les lourds, ce jeudi soir à la Halle Carpentier face à l’Ouzbek Timur Ibragimov (19h00). Une victoire est obligatoire s’il veut disputer le championnat du monde des lourds et prendre sa revanche sur le Britannique David Haye qui lui avait ravi son titre des lourds-légers en 2007.

Jean-Marc Mormeck, votre combat contre Timur Ibragimov sera le troisième dans la catégorie des lourds. Vous aviez gagné les deux premiers mais il vous manquait peut-être quelque chose non ?
J’ai arrêté de boxer pendant plus de deux ans. Le corps a eu du mal à s’en remettre. Ces deux combats m’ont permis de retrouver la technique et l’envie de me faire mal. On a bien travaillé depuis deux mois, je fais des super séances avec le préparateur physique. Aujourd’hui, je suis bien et confiant. J’espère que tout se passera bien.

Ibragimov n’est qu’une étape. Quel sera votre objectif dans la catégorie des lourds ?
Faire le championnat du monde ! Ibragimov est 7e mondial. Ce combat contre lui va me permettre de disputer une demi-finale mondiale. D’autres boxeurs risquent de perdre. Les classements vont changer dans les semaines à venir. Si je le bats, je serais normalement dans les premières places. Je me rapprocherais alors de mon but.

Autrement dit, prendre le titre de David Haye…
Ce n’est pas son titre. C’était le mien. On va dire que je le lui ai prêté. Je vais essayer de le lui reprendre. C’est le but. Aujourd’hui, il est le champion en titre. Je n’ai pas la prétention de dire que je suis meilleur que lui. Mais j’essaie de l’être. Le jour où je serais devant lui, ce sera à moi de prouver que c’était un accident. Sinon, cela prouvera qu’il était meilleur que moi.

« Prouver qu’Haye était un accident »

On ne sait rien de votre adversaire, l’Ouzbek Timur Ibragimov. D’autant que ce n’était pas lui que vous auriez dû affronter…
Oui, je devais combattre Hasim Rahman qui avait battu Lennox Lewis. Mais il a voulu jouer les stratèges en augmentant sa bourse d’environ 40 % pour ce combat. Je ne voulais pas de ce genre de business. Ibragimov est 7e, Rahman 6e mondial. Après, il n’y a que le nom qui change. David Haye, on ne le connaissait pas en France avant que je le combatte et aujourd’hui on achète ses combats.

Si Ibragimov vous bat, ce sera l’un des plus beaux exploits de sa carrière. Finalement, c’est vous qui avez le plus à perdre dans ce combat.
Non, pourquoi ? Il est meilleur que moi au classement. Il est en avance sur moi. C’est un vrai poids lourd. Il est dans sa catégorie, pas moi. Si je le bats, alors que je dois être 12e mondial, qui aura le plus perdu ?

Les gens considèrent que vous êtes l’un des meilleurs boxeurs français de l’histoire. Vous partagez ce point de vue ?
Je ne pense rien. On juge les gens une fois qu’ils ont arrêté. Là, j’ai encore une aventure à vivre. Je me suis fixé un défi. Je vais essayer de le réaliser et on verra après. Je ne cherche pas à savoir si je suis le meilleur. Je veux être le meilleur. Et ça, je ne le saurais qu’une fois que j’aurais raccroché.

Propos recueillis par Rémi Perrot