PFL: Harrison, Ray, Loughnane-Jenkins, trois bonnes raisons de ne pas rater les "finales" à un million de dollars

Quelques rounds pour un chèque à sept chiffres. L’organisation PFL (Professional Fighters League) propose pour la quatrième fois en cinq ans – la "saison" 2020 avait été zappée en raison de la pandémie – ses "finales" ce vendredi à New York, dans le Hulu Theater du Madison Square Garden, avec une ceinture de champion et un million de dollars à la clé pour chaque vainqueur des tournois annuels dans six catégories différentes. Pour sa première en pay-per-view aux Etats-Unis, un vrai test pour son niveau de popularité, le PFL propose une carte intéressante à différents niveaux.
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Kayla Harrison, la superstar qui ne doit pas se rater
Elle est LA superstar du PFL. Double championne olympique de judo (2012 et 2016), Kayla Harrison écrase tout sur son passage depuis sa transition en MMA et son arrivée dans l’organisation en 2018. Bilan? 15-0, et seulement trois combats terminés à la décision, deux victoires dans les tournois de la catégorie des légers (2019 et 2021) et deux millions de dollars en plus sur son compte en banque. A l’heure de la finale du tournoi 2022, où l’Américaine sera opposée à la Brésilienne Larissa Pecho (18-4 en carrière)… qu’elle a déjà battue à deux reprises au PFL en 2019, on a bien envie de déjà lui donner la ceinture et d’écrire le chèque au nom de celle qui plane bien au-dessus de la concurrence dans cette organisation.
Mais la pensionnaire de l’American Top Team sera sous pression. Harrison a déjà annoncé que ce combat serait sa dernière apparition dans une saison du PFL et qu’elle se tournerait vers des "super combats" en 2023. Avec une perspective alléchante: le PFL ne cache pas vouloir tenter de trouver un accord avec le Bellator, autre grosse organisation de MMA, pour opposer Harrison à sa championne des plumes, la légende brésilienne Cris Cyborg. Un choc qui serait enfin à la hauteur du talent de l’Américaine de 32 ans et qui permettrait de vraiment jauger son niveau. Mais le MMA est une discipline qui offre assez de surprises pour se méfier.
Si elle veut garder son pouvoir d’attraction intact, Harrison doit continuer de s’imposer, et avec la manière. Et si Pacheco brisait les plans de celle qui se surnomme "la reine du MMA"? A 28 ans, alors qu’elle en avait 25 lors de leur dernier combat, la Brésilienne semble une meilleure combattante qu’en 2019. Elle est aussi une de ses deux seules adversaires à avoir poussé Harrison jusqu’à la décision, et les deux fois, et sa puissance ne doit pas être négligée après cinq combats terminés par KO/TKO au premier round depuis sa dernière défaite contre l’Américaine.
Mais cette dernière n’en fait pas une montagne. "Vous ne me voyez pas prendre de coups en combat mais ça ne veut pas dire que je ne sais pas ce que c’est, a-t-elle lancé en conférence de presse. Je m’entraîne plus fort que n’importe qui que je connaisse. Je le fais pour rendre mes combats faciles. Et je me fais toucher. Je n’ai pas peur de ça. Je vais imposer ma volonté un round après l’autre, une minute après l’autre, un échange après l’autre. Et je vais la briser."
Mais comment rester motivée à fond quand on a déjà dominé une combattante deux fois? "Je reste humble et affamée, répond Harrison. Larissa est jeune, elle a faim et c’est aussi une tueuse. Elle n’a rien à perdre et elle vient pour m’arracher la tête. C’est ce que je me dis à chaque fois pour me pousser à l’entraînement. Si je ne suis pas bien préparée et que je fais une erreur, elle va capitaliser dessus. Mon job est d’être la meilleure version de moi-même dans la cage."
En huit rounds contre Harrison jusque-là, Pachecho n’en a jamais remporté un. De quoi amuser la grande favorite. "Est-ce que vous pouvez parler de rivalité quand l’autre n’a jamais gagné un round? Ce n’est pas juste, estime l’Américaine. Je ne veux pas mettre ce genre de pression sur Larissa." On ne va pas se mentir: une défaite pour Harrison serait un énorme tremblement de terre. Pour elle, on attend surtout l’année prochaine. Au PFL ou ailleurs. "Il me reste deux combats sur mon contrat après celui de vendredi, a-t-elle expliqué dans l’émission MMA Hour. Il y a une limite de temps à ce contrat : il se termine au cours de l’année 2023, et c’est immédiat. Il n’y a aucune restriction, ils ne peuvent pas égaler une offre pour me garder."
De retraité à millionnaire? L’incroyable retour de Stevie Ray
Son histoire récente ferait un beau scénario de film. Comment passer de retraité à possible millionnaire en moins de trois ans? Demandez à Stevie Ray. Opposé au Canadien Olivier Aubin-Mercier en finale du tournoi des légers, avec comme pour les autres catégories un million de dollars à la clé, le combattant écossais revient de très loin. Il y a un peu plus de deux ans, alors qu’il sort d’une victoire sur Michael Johnson et que l’UFC vient de lui faire signer un nouveau contrat pour quatre combats, "Braveheart" apprend la pire des nouvelles pour quelqu’un qui gagne sa vie en montant dans la cage: les médecins de la grande organisation de MMA lui annoncent qu’il ne pourra sans doute plus jamais combattre en raison d’une blessure au genou et l’UFC met un terme à son contrat.
A 30 ans, et après dix années d’une carrière pro débutée en 2010, son horizon s’obscurcit d’un coup. Mais Ray ne connaît rien d’autre et décide de s’entêter en dénichant une nouvelle terre d’accueil. Problème? Le Covid vient s’en mêler et l’empêche pendant un temps de trouver un point de chute dans une autre organisation. La pandémie moins prégnante, une porte s’ouvre enfin à lui avec le PFL, qui lui offre la possibilité de disputer sa saison 2022. Deux ans et demi après son dernier combat, Ray revient aux affaires en avril dernier pour un premier combat de "saison régulière" contre Alex Martinez. Pour une défaite sur décision unanime.
A l’heure d’affronter Anthony Pettis en juin, l’Ecossais se trouve au pied du mur : il lui faut gagner et terminer le combat avant 2’42’’ dans le troisième round pour rejoindre les "playoffs". Dans le cas contraire, il n’a plus de combat garanti pour le reste de l’année. Résultat? Ray soumet l’ancien champion des légers de l’UFC, qui n’a plus le niveau de ses grandes années, via un superbe twister au deuxième round. Un mois et demi plus tard, début août, il retrouve Pettis pour une demi-finale dans laquelle il s’impose sur décision unanime pour rejoindre la finale. Deux ans et demi après s’être cru à la retraite, le garçon se retrouve en position d’ajouter un million de dollars sur son compte en banque et un titre PFL à son palmarès. Digne d’un film, vraiment…
Loughnane-Jenkins, une affiche qui donne envie
Kayla Harrison et Stevie Ray ne seront pas les seuls combattants dans la lumière pour ces finales du PFL. L'autre combat qui semble le plus alléchant se trouvera du côté de la catégorie des plumes avec la finale entre le Britannique Brendan Loughnane et l’Américain Bubba Jenkins. Deux combattants spectaculaires dans le cage, et charismatiques en dehors, qui devraient offrir un choc passionnant avec un gros chèque à aller chercher au bout. Vu leur style, on pourrait avoir droit à un combat à multiples rebondissements. Le PFL ne s’y est pas trompé et le plaçant comme co-main event de la soirée derrière la superstar Harrison.
D'autres combattants joueront gros à New York. Membre de l’effectif de l’organisation lors de chacune de ses quatre saisons, Sabidou Sy n’a pas encore réussi à remporter un tournoi chez les welters. L’édition 2022 lui offre une belle opportunité: le Suédois affronte en finale Dilano Taylor, passé plus tôt dans l’année par le système qualificatif des Challenger Series et ajouté à la saison en dernière minute. Bref, pour Sy, c’est le moment ou jamais pour devenir millionnaire.
Autre point d’intérêt de la soirée: Aspen Ladd. Il y a trois ans et demi, l’Américaine alors invaincue en huit sorties professionnelles semblait lancée vers les sommets. L’UFC, où elle combattait à l’époque, l’avait placée en combat principal d’une Fight Night face à Germaine de Randamie. Mais Ladd aura du mal à faire le poids pour ce combat avant d’être mise KO en 16 secondes pour sa première défaite en carrière.
Depuis, elle a connu deux autres défaites en trois sorties avant d’être coupée par l’UFC plus tôt cette année en raison de sa difficulté à être au poids chez les coqs. Au PFL, où elle combattra pour la première fois ce vendredi (hors tournoi) face à l’ancienne championne du Bellator Julia Budd pour le premier combat féminin chez les plumes de l'histoire de l'organisation, elle sera alignée dans la catégorie supérieure, les plumes donc, prévue pour remplacer les légers comme tournoi féminin l’année prochaine. Si elle compte aller chercher le million en 2023, Ladd serait bien inspirée de démarrer son parcours au PFL sur un coup d’éclat face à Budd.