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MMA: "Je suis avec l’UFC", Cédric Doumbé fait le point avant son retour au MMA GP

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Ancien champion du Glory (kickboxing), Cédric Doumbé a entamé sa transition en MMA, discipline dans laquelle il effectuera son troisième combat le 17 décembre à Bordeaux contre Florent Burillon au MMA GP. Avant ce rendez-vous, il est revenu pour RMC Sport sur sa situation avec l’UFC, où on l’annonçait pour l’événement à Paris du 3 septembre auquel il n’a pu prendre part pour un "souci" médical plus tard réduit à néant par la contre-expertise.

L’UFC n’a pas eu besoin de lui pour bonder Bercy jusqu’aux cintres – elle aurait pu en remplir vingt vu les demandes – et enflammer les tribunes. Mais nul doute que les fans français auraient adoré le voir à l’œuvre pour la première de la grande organisation de MMA sur leur sol. Ancien champion des welters au Glory, en kickboxing, Cédric Doumbé est une des grandes stars des sports de combat en France. Showman, charismatique, le garçon a entamé depuis quelques temps sa transition vers le MMA, discipline dans laquelle il disputera son troisième combat professionnel le 17 décembre à Bordeaux contre Florent Burillon en main event (combat principal) d’un événement du MMA GP.

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Un changement qui doit vu son talent le mener à terme jusqu’à la prestigieuse UFC, où il a récemment pu voir un ancien double champion du Glory, Alex Pereira, s’emparer de la couronne des moyens jusque-là détenue par un autre ancien glorieux kickboxeur, Israel Adesanya. La chose aurait déjà pu se faire à Paris, le 3 septembre, première historique de l’UFC en France, mais le destin en a voulu autrement. Il y a d’abord eu un problème d’adversaire.

Darian Weeks, l’Américain prévu pour lui faire face à Bercy, n’était pas une option possible en raison des règles de la FMMAF (Fédération française de MMA, pour l’instant toujours sous l’égide de celle de la boxe) qui interdisent sur notre sol un écart d’expérience de plus de quatre combats avec votre adversaire si vous comptez moins de dix sorties dans la cage chez les professionnels. Un blocage qui n’était pas définitif car il suffisait à l’UFC de lui trouver un adversaire entrant dans les critères locaux. Mais un autre événement, d’ordre médical, est venu tout casser alors que Doumbé se préparait à Dublin, dans la salle SBG de coach John Kavanagh (et de Conor McGregor). Une question de mauvais diagnostic avec une vieille cicatrice prise pour un problème récent et sérieux.

"On était en train de se battre pour trouver un nouvel adversaire, raconte Doumbé à RMC Sport après l’avoir fait ces derniers jours sur sa chaîne YouTube. Quand j’ai reçu mes papiers médicaux, je les ai directement transférés sans même jeter un coup d’œil car j’étais dans le jus en Irlande à m’entraîner. Et j’ai reçu un appel pour me dire que c’était mort… J’ai regardé le papier médical et c’est là où j’ai vu, mots pour mots: épanchement sanguin, traumatisme crânien. Je n’ai rien compris! Ça m’a directement rappelé une histoire d’il y a plus de dix ans, quand je m’étais fait mal à la tête et que le médecin m’avait diagnostiqué un léger traumatisme crânien."

Et le combattant de poursuivre: "A l’époque, je courais et je m’étais cogné la tête. Du coup, quand j’ai pensé à ça, je me suis dit: 'Normalement, c’est passé'. Mais il y avait une crainte quand même. Peut-être que ça s’était rouvert, peut-être qu’il y avait vraiment quelque chose. Et là, pour moi, ce n’était plus l’UFC, c’était le MMA, le sport de combat, tout du moins la compétition. J’ai commencé à me poser plein de questions. Les gens étaient occupés à lancer des rumeurs ou à médire. Et moi, je me demandais si j’allais même continuer à m’entraîner."

Il attendra dans le doute pendant "deux-trois semaines". Le temps d’effectuer plusieurs contre-expertises qui vont le rassurer. "Deux médecins m’ont dit que c’était une erreur. Deux médecins spécialisés parmi les meilleurs de Paris, dont un qui est le médecin de l’UFC, le neurologue de l’UFC, et qui m’a dit: 'Tu aurais dû venir me voir dès le début'. En fait, il n’y a rien. Je peux combattre, pas de souci." Il aura tout de même dû dira adieu au premier UFC Paris. Un véritable crève-cœur.

"J’ai pris une grosse claque, reconnaît-il. C’est l’UFC Paris, un truc de fou, ça fait des années que j’en parlais et que je disais que je serais au premier. Et là boum, ça me passe sous le nez… Le jour de l’événement, j’avais un gros pincement au cœur, de gros regrets. C’est une soirée qui m’a fait mal. J’étais très triste quand je voyais tous ces Français donner de la force aux Français. J’étais content pour Ciryl Gane et tous ceux qui ont combattu, parce qu’ils ont bien représentés en France alors qu’on sait que ce n’est pas facile avec cette pression de combattre à domicile. Mais j’étais très triste car je sais que je suis meilleur que tout ce monde-là et que j’aurais pu régaler le public encore plus et apporter la 'Cédric touch' en plus de la 'French touch'. Mais rien n’arrive par hasard. Il y a du bien dans chaque mal."

Doumbé promet de vite prendre sa revanche. Dans notre interview, et alors que le compte Twitter UFCRosterWatch avait annoncé qu'il n'était plus lié avec cette organisation, il annonce être en contrat "classique de quatre combats" avec l’UFC et promet un combat dans l’organisation en 2023. Mais pas n’importe où: ce sera en France, et pas ailleurs (il dit aussi qu’il irait "direct" pour un UFC en Afrique, possibilité évoquée par le patron de l’organisation Dana White pour 2023). En attendant, il explique avoir un accord pour combattre au MMA GP et continuer à prendre de l’expérience. Une situation très aypique tant l'UFC n'a pas pour habitude de laisser ses combattants se produire dans une autre organisation. "Je ne suis pas sûr qu’ils m’auraient laissé combattre ailleurs si j’avais déjà fait un combat avec l’UFC. Pour l’instant, rien n’a été annoncé, pas même la signature. Le contrat pourrait très bien être résilié demain car il n’y a encore rien. Et l’UFC fait ce qu’elle veut."

Doumbé explique aussi que l’UFC lui a proposé de combattre à New York mi-novembre, sur l’UFC 281, carte avec Adesanya-Pereira en combat principal, mais que le timing était de toute façon "un peu court" et qu’il préfère attendre la France. "Ce n’est pas une question d’avoir peur. Je n’ai pas peur de l’UFC, du tout. Cédric Doumbé, il faut que ce soit en France qu’il choque. Il faut que ce soit là que je vienne prendre la main du public français pour lui dire: 'Allez, on va chercher la ceinture, j’ai parlé mais j’ai toujours assumé, c’est parti, on va tous les prendre!'"

S’il n’imagine pas un chemin aussi rapide vers la ceinture que celui de Pereira, qui a profité de son passé en kickboxing avec Adesanya pour être propulsé jusqu’au titre, Doumbé se voit déjà battre des top 10 de sa catégorie à l’UFC. "Jorge Masvidal, par exemple. McGregor, je le tape aussi, ce serait un beau combat." Mais malgré son palmarès, pas question de se voir arrivé alors que la route commence à peine. "Je ne vais pas faire le fou non plus, je ne suis pas dans une démence. Kamaru Usman me fait peur. Leon Edwards, il est bon… mais non, il ne me fait pas peur. Khamzat Chimaev me fait peur. Ils ont peur par leurs qualités. Donc on ne va pas se dire: 'Non, personne ne me fait peur'. Le plus dangereux? C’est Khamzat, clairement."

Avant les stars de l’UFC, il y aura l’étape Burillon. Abordable mais pas simple. "Les gens pensent que ça fait des années que je prépare ma transition en MMA, rappelle-t-il d’abord. Ça fait deux-trois ans que je fais du grappling, oui, mais pour le MMA pur, si on cumule tous mes entraînements, je n’ai que trois-quatre mois de MMA dans les pattes. Florent, ce n’est pas un cadeau du tout. Les puristes le connaissent. C’est un striker qui a de très bonnes bases en lutte. Il n’a pas été très actif les deux-trois dernières années mais je sais que c’est quelqu’un de très solide. Pour ceux qui ne connaissent pas le MMA, bien sûr, si ce n’est pas Khabib, Pereira, Adesanya ou Usman en face, il est nul. Non, pas du tout. Il est bon. Maintenant, je ne dis pas que c’est un tueur. Pour mon troisième combat en MMA, ce ne serait pas intelligent de me mettre un tueur. Et pas intelligent de le faire au MMA GP non plus. Mettez-moi un tueur à l’UFC!"

Face à lui, l’ancien champion du Glory tentera avant tout de marquer son développement en MMA en allant chercher dans sa nouvelle palette technique: "J’ai beaucoup évolué au sol, en MMA pur, sur le cage control, les phases de lutte, donc j’aimerais bien me voir lutter, ce que je n’ai pas vu dans mes précédents combats. J’ai pour l’habitude d’annoncer un KO mais j’espère qu’il ne va pas tomber rapidement non plus. Pourquoi pas mettre un KO au dernier round, histoire de faire profiter le public. Si je ne mets pas de KO, ça me va aussi. Mais j’ambitionne de m’amuser, avec des amenées au sol, etc. Faire un festival, en fait. La victoire, c’est la base. Et si je peux lutter, je n’hésiterai pas."

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport