RMC Sport Sports de combat

MMA: Pourquoi Khamzat Chimaev est le nouveau phénomène de l’UFC (Fighter Club)

placeholder video
Arrivé comme un ouragan à l’UFC à l’été 2020, avec deux victoires dans deux catégories en dix jours, Khamzat Chimaev a connu un an d’arrêt en raison d’un Covid compliqué. Mais sa démonstration pour son retour dans la cage, fin octobre, a rappelé combien le Suédois d’origine tchétchène était un talent spécial. Avec un évident potentiel de nouvelle superstar de l’UFC. Le RMC Fighter Club vous propose une plongée en profondeur dans la carrière de celui qui fait fantasmer le monde du MMA.

Quatre combats, quatre victoires, deux cent cinquante-quatre coups portés contre 2 reçus et seulement douze minutes passées dans la cage. Depuis ses débuts à l’UFC à l’été 2020, Khamzat Chimaev emporte tout sur son passage. Ancien lutteur de haut niveau, à l’image de ses trois titres nationaux en Suède où il a émigré à dix-sept ans, le combattant de vingt-sept ans d’origine tchétchène toujours invaincu en MMA (10-0) passe chaque étape en éparpillant la concurrence façon puzzle. Au point de s’interroger: l’UFC a-t-elle trouvé sa nouvelle superstar?

>> Pour écouter le RMC Fighter Club spécial Khamzat Chimaev, cliquez ici

Il y a la domination sportive, déjà. Un carnage. Avec sa capacité à vous propulser au sol pour vous y étouffer par sa technique ou vous asphyxier de coups dont on sent la puissance rien qu’à entendre leur bruit, Chimaev peut faire penser au légendaire Khabib Nurmagomedov, ancien champion des légers de l’UFC parti invaincu à la retraite. Mais "Borz" ("le loup", son surnom) affiche aussi un striking – techniques de combat debout – qui apparaît bien plus développé que celui de "The Eagle" (surnom de Khabib). Avec lui, c’est simple, tout semble facile. Il suffisait d’être devant l’écran lors de son dernier combat fin octobre à l’UFC 267 pour comprendre.

Après plus d’un an d’absence de la cage en raison d’un Covid aux difficiles complications qui l’avait même poussé à annoncer sa retraite par dépit avant de se rétracter, Khamzat n’a pas fait semblant pour marquer son retour d’un point d’exclamation. Opposé au Chinois Li Jiangling, numéro 11 au classement des welters, le Suédois s’est permis de soulever son adversaire et de le déplacer dans l’aire de combat pour trouver Dana White – patron exécutif de l’UFC – et lui parler en même temps. Avant de conclure très vite d’un étranglement arrière d’école. Une nouvelle pierre pour construire un peu plus une légende qui semble grossir à chaque sortie.

"On se souviendra de moi comme du meilleur"

Et un rappel de son potentiel dingue déjà vu lors de sa série historique en 2020: il avait gagné ses deux premiers combats UFC, un chez les moyens, l’autre chez les welters, en dix jours en juillet, record du genre dans l’ère moderne de l’organisation, avant d’exploser Gerald Meerschaert en dix-sept secondes et une droite fulgurante en septembre pour conclure trois succès en soixante-six jours, autre record du genre dans l’UFC moderne. De quoi alimenter les fantasmes, aussi, de ceux qui veulent déjà voir celui qui se concentre désormais sur les welters face au champion Kamaru Usman car persuadés qu’il est le seul à pouvoir faire chuter le "Nigerian Nightmare" considéré par beaucoup comme le meilleur combattant de la planète toutes catégories confondues.

L’homme qui veut "briser et tuer tout le monde" – et qui le montre en lançant des défis en pagaille sur les réseaux sociaux – devra passer un test avant, avec de nombreuses rumeurs évoquant un possible choc contre le Brésilen Gilberto Burns, ancien challenger au titre et actuel numéro deux au classement de la catégorie, mais s’il le passe encore avec brio, nul doute que la ceinture sera vite dans son horizon. Il y a presque ce côté "inévitable" avec Chimaev: comme un certain Conor McGregor, on sait que le garçon a tout pour être une immense star et qu’il en prend le chemin. Avec des objectifs de carrière ultra élevés mais au diapason de son talent.

Khamzat Chimaev
Khamzat Chimaev © DR/Zuffa LLC

"Tout ce qu’on peut réaliser dans ce sport, je veux le faire, lançait-t-il il y a quelques semaines au micro de UFC Arabia. Je vais devenir le meilleur combattant dans cette discipline. Quand j’en aurai fini avec ma carrière, on se souviendra de moi comme du meilleur combattant de la planète, le numéro un pound-for-pound. J’aurai pris toutes les ceintures possibles, peut-être deux, peut-être trois. Je descendrai, je remonterai, peu importe." En attendant de voir ce "proche" de l’autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov atteindre les sommets, le RMC Fighter Club vous propose de mieux découvrir le nouveau phénomène de l’UFC. Qui n’est pas que sportif. Le combattant au visage marqué par une grosse cicatrice à la lèvre, souvenir d’une chute sur un escalier en béton quand il avait deux ans, a aussi une "gueule" et une personnalité qui attirent la lumière.

De ses débuts en lutte à cinq ans dans la salle en face de chez lui, où il disputait ses premiers combats dans la catégorie des 23 kilos alors qu’il en faisait cinq de moins, à ce qu’on aimerait le voir faire dans les prochaines semaines en passant par ses débuts en MMA à vingt-trois ans après avoir été inspiré par un certain McGregor mais aussi par ses premiers combats amateurs et professionnels, où il affrontait souvent des adversaires pas "donnés" (à l’image de son cinquième chez les pros où il mettra KO au premier round l’invaincu Ikram Aliskerov, ancien champion du monde de sambo combat d’un uppercut terrifiant) et où on pouvait déjà voir tout ce qui faisait sa force aujourd’hui, le podcast consacré aux sports de combat de RMC Sport vous propose une plongée en profondeur dans ce qui fait du garçon qui a "fini" tous ses adversaires et n’a pour l’instant jamais connu un troisième round (!) la nouvelle étoile brillante du MMA.

"Lui prendre son cœur, c’est ce que j’aime"

Une œuvre en construction qui possède ce je-ne-sais-pas-quoi qui sépare les beaux espoirs des potentielles superstars et qui n’aime pas avoir à choisir entre soumettre un rival et le mettre KO: "Peu importe. Lui prendre son cœur, c’est ce que j’aime. Quand je vois dans ses yeux que mon adversaire ne veut pas m’affronter, c’est là que je me sens le mieux. Je peux l’amener au sol et le martyriser jusqu’à ce que je voie dans ses yeux qu’il n’en peut plus et qu’il abandonne. J’aime ça. Mais je peux aussi le mettre KO, l’envoyer dormir, ça me plaît aussi." Peu importe la méthode, pour l’instant, c’est toujours Khamzat Chimaev qui lève les bras à la fin. Bientôt, ce sera peut-être avec la ceinture de la prestigieuse UFC autour de la taille.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport