UFC 316: monstre physique et puissance mentale, le phénomène Kayla Harrison expliqué par Audrey Tcheuméo

Kayla Harrison (34 ans) a appartenu à la même génération que la judokate française Audrey Tcheuméo (35 ans) lorsque l’Américaine, désormais superstar du MMA féminin, préférait le tatami à la cage. Les deux jeunes femmes se sont affrontées dix fois sur le circuit pour cinq victoires chacune. Une histoire démarrée en finale des Mondiaux juniors 2008, alors enlevée par l’Américaine. Tcheuméo lui est ensuite passée sur le corps pour enlever le titre mondial 2011, mais en finale des JO 2016, c’est Harrison qui a eu le dernier mot. Leur dernier combat, synonyme de deuxième titre olympique chez les -78kg pour la blonde nord-américaine.
Depuis, Audrey Tcheuméo garde un œil attentif sur l’évolution de son amie en MMA, au moment elle va tenter d’obtenir la ceinture UFC des -61kg, dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 juin (à partir de 2h sur RMC Sport 1) dans le New Jersey face à la championne Julianna Peña. La Française et l'Américaine gardent des liens forts. La quintuple championne d’Europe de judo explique la force du tank Harrison.
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Un mental d’acier, "sa force numéro 1"
"Mentalement, Kayla est une guerrière, elle ne lâche rien jusqu’au bout. Dans la tête elle est très solide. C’est ce qui a fait sa force dans sa carrière de judoka. Elle était très technique. Physiquement, elle était bœuf mais j’ai connu plus bœuf qu’elle. Sa force numéro 1 c’est son mental d’acier. Son point faible? Je dirais qu’il fallait lui faire la guerre, lui montrer qu’on était là. Quand tu lui rentres vraiment dedans ce n’est plus la même musique. On se parle de temps en temps sur Instagram. On s’envoie des encouragements. C’est très cordial. Elle m’avait envoyé un beau message avant les JO à Tokyo alors que j’étais dans un trou noir. Elle m’a motivé avec de belles paroles. Elle sait trouver les bons mots. C’est une grande personne."
La transition judo-MMA? "Je savais qu’elle aime les défis, repousser ses limites"
"Ça ne m’a pas choqué. Dans le judo, on a déjà eu ce genre de phénomène avec Ronda Rousey qui est passée du judo au MMA. Kayla, je savais qu’elle aime les défis, repousser ses limites. Je ne suis pas surprise. Elle a tout pour réussir là-bas. Elle a le physique, elle a la tronche surtout. C’est une championne. Qui n’est pas fan de Kayla? Dans ma catégorie, ce qu’elle a fait ce n’est pas pour tout le monde. J’aime bien sa motivation, sa discipline. Elle fait beaucoup de o soto gari (grand fauchage extérieur), des harai goshi (fauchage en tournant le dos), des contres. Elle a intégré le judo dans sa tactique, c’est extraordinaire. Je pense qu’en MMA elle va progresser et elle va casser la baraque. En face il y a des filles qui en veulent, des bonnes frappeuses. Je ne suis pas étonnée qu’elle soit forte en MMA. Elle aura une sacrée cliente en face d’elle mais je ne vois pas comment Pena va gagner. Physiquement Kayla est au-dessus. Quand elle va mettre la première patate... Avantage pour Kayla. Judo power !"