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UFC Paris 2024: "Ça va être la guerre", Farès Ziam veut avaler l'obstacle Frevola pour rêver plus grand

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Opposé à l'Américain Matt Frevola dans la cage de l'UFC Paris 2024 ce samedi, le Lyonnais Farès Ziam a l'opportunité de crever l'écran face à un adversaire dont le style offensif fait parfois briller ses adversaires. Il ne compte pas laisser passer sa chance.

Farès, comment ça va? Comment se passe cette approche de l'UFC Paris? C'est toujours un événement particulier pour vous, les combattants français?

Oui, je suis toujours content d'être là, et franchement, je suis content d'être sur la main card. Début de main card, ça veut dire que je lance le bal pour les gros combats, donc je suis content et j'ai hâte.

On a eu votre adversaire Matt Frevola en interview hier, il disait que c'est un super combat pour ouvrir la carte parce qu'en plus, Matt a un bon rapport avec le public français. On sait que vous aussi, vous serez beaucoup soutenu. Stylistiquement, ça peut donner une belle guerre dans la cage?

Oui, franchement, ça va être un bon combat. Moi, je suis serein en plus, donc j'ai hâte d'être dans la cage.

Comment avez-vous réagi quand l'UFC vous a proposé Matt Frevola? On sait qu'il était dans le top 15 l'année dernière chez les -70kg, une catégorie ultra dense comme on le dit souvent. Après sa défaite contre Benoît Saint Denis, il est sorti du top 15, mais c'est un gars qui est tout proche du top 15. Vous étiez heureux d'avoir cette proposition?

Franchement, je me suis réveillé le matin, il était genre 8h, je reçois le message de mon manager, il me dit "Farès Ziam contre Matt Frevola". J'ai juste envoyé "Let's go". J'étais prêt pour un adversaire comme ça. Même si ça avait été un gars plus haut encore, j'aurais dit oui, quoi qu'il arrive. Donc voilà, il ne m’impressionne pas, je sais qu'il est redoutable, je ne le sous-estime pas, mais j'étais content d'avoir ce fight. J'aurais préféré l'avoir l'année dernière, mais je l'ai cette année, c'est beau.

Sur le plan stylistique, que pensez-vous de ce match-up avec Matt Frevola? On le connaît bien à cause de son combat contre Benoît Saint Denis notamment...

Je pense que ça va être un combat engagé. Lui, quand il revient d'une défaite, il a faim de victoire, mais je pense que c'est un peu le cas de tous les combattants. Il va aller de l’avant pour essayer de finir le combat rapidement, et je pense qu’il ne va pas réussir à trouver la distance. Il va se jeter et se faire contrer, et c'est là qu'il va reculer. Dans ses combats, quand il se fait toucher, il accepte la pression.

C'est un combattant qui a beaucoup de victoires au premier round, mais il a aussi des défaites au premier round. Je sais qu'on vous embête souvent avec cette histoire de finish, mais vous avez l'impression que c'est un style qui pourrait vous permettre de briller ?

Carrément. Ce n’est pas un style pour briller, c’est un combattant renommé à l’UFC, donc forcément, battre Matt Frevola, même si ça avait été ailleurs, là, c’est chez moi, donc on va dire que je suis un peu plus avantagé, mais c’est top pour ma carrière.

Pensez-vous que ce combat peut vous mener au top 15 ou tout près en cas de victoire? Ça va peut-être dépendre de la manière?

Oui je dirais qu'il y a ça et je dirais que c'est juste avant le top 15. Mais j’affronte un top 15, il a été top 14 donc il a ce niveau-là, il a été là-bas. Pour moi, c’est comme si j’affrontais un top 15.

On le sait, les styles font les combats, ce ne sont pas des maths. Est-ce que vous vous basez sur le combat de Benoît contre Frevola? Vous l’avez beaucoup regardé ou vous pensez que vos styles sont différents?

Je ne l’ai pas beaucoup regardé, j’ai plutôt regardé ses combats face à Jalin Turner et à Luis Peña. Je me suis concentré sur ses combats contre des combattants de grande taille. Pour moi, le combat contre Benoît n’est pas révélateur du niveau de Frevola parce qu’il prend un KO en 2 minutes, donc ce n’est pas comme ça qu’on peut vraiment apprendre sur lui. Même contre Terrance McKinney ça dure 7 secondes, et je vais pas analyser ça. Je sais qu’il prend bien les coups, mais je vais vraiment regarder les combats contre les grandes tailles.

Ce combat est particulier parce que Matt Frevola a un rapport spécial avec le public français. On l’a vu sur les réseaux, il partage avec eux, il discute, il a même un surnom: "French Rolla". Il est à fond là-dedans. Il nous a expliqué qu’il allait rester en France, visiter Paris et Nice, donc il a vraiment trouvé un truc avec cette fanbase française. Comment voyez-vous ça? La salle va être pour vous, aucun doute là-dessus, mais il y aura quand même du respect et des applaudissements pour Matt Frevola, ce qui sera différent des autres combattants français contre des étrangers. Vous le trouvez un peu forceur avec le public français?

Ouais, il force un peu, mais après c’est un bon gars. Ce n’est pas un méchant. On a vu qu’il a pris un peu de hype en France quand il a affronté Benoît, clairement, parce qu’ils ont eu du respect l’un pour l’autre. C’est un bon gars et dans la cage il fait la guerre. Donc forcément, il y a des gens qui le soutiennent un peu, mais je sais que quand il va rentrer dans la salle, ça va sûrement huer, et moi quand je vais arriver, ça va crier.

Vous avez récemment combattu à Londres et au Mexique, où l’ambiance est incroyable. C’est quand même particulier Paris, par rapport aux autres? C’est la plus belle?

Oui, oui, de très loin. Le premier UFC Paris, c'était vraiment un truc de fou et en plus, je m'en suis rendu compte en re-regardant mon combat sur UFC Fight Pass. Je me suis dit, mais c'est quoi cette dinguerie? Tout le public qui criait, on m'a envoyé des vidéos. Je me sens chanceux d'être ici.

C'est quelque chose que vous attendez beaucoup puisque vous n’étiez pas là l'an dernier à cause d'une blessure. Vous êtes impatient de vivre ça, presque plus que le combat?

Oui, carrément. En fait, ça me motive déjà. Moi, je préfère combattre quand ça crie, quand ça pousse. On entend quand même, mais on est focus. Mais je préfère quand il y a le public avec nous, clairement.

Dans l’émission "Le Vestiaire" sur RMC Sport, on vous a vu parler avec Kevin Jousset, qui va faire ses débuts à Paris. Vous expliquiez que dans les vestiaires, juste avant votre combat, ça tremble...

Ouais, parce qu'en fait, le premier fight de la soirée du côté français, c'était Benoît, et moi je passais juste après. Lui, il combat et moi je m'échauffe tranquille, mais j'entends que ça tape à fond juste au-dessus de moi. On est juste en dessous des tribunes. Et je me suis dit, "ah ouais, il y a de l'ambiance de fou" et c'est un souvenir inoubliable.

Et ça vous met d'un coup un peu de pression ou au contraire, vous vous dites que c’est le moment d’y aller?

Ouais, non, faut que j’y aille, il faut que je vive ça, c’est le moment, faut y aller là. Et ouais, franchement, c’était bien.

Avec votre palmarès de 5-2 à l'UFC aujourd'hui, vous êtes sur une belle série de victoires. On sait que Benoît Saint Denis est à 5-2 aussi, mais il a fait tellement de fracas avec ses KO tonitruants que forcément l'UFC le pousse plus vite. Mais on a l'impression que votre construction de carrière vous va bien...

Oui, je dirais que quand on monte vite, on peut vite redescendre. Je préfère monter doucement et rester en haut que redescendre. Donc moi, ça me va très bien. Surtout que j’évolue de combat en combat. Et en fait, à chaque fois où je devais enchaîner les combats, il y avait quelque chose. On m'a proposé plusieurs fois deux mois après un fight de combattre. Comme après l'UFC Paris, je devais combattre en janvier, mais ça ne s'est pas fait, puis en mars non plus, jusqu'à ce que ça arrive à Londres. En vrai, je suis content, parce qu’à chaque fois que je fais un combat, l’UFC me propose un fight deux ou trois mois après. J'aime bien ma carrière, j'aime bien ma vie.

Au final, de tous les Français de l'UFC, vous êtes l'un des plus anciens aujourd'hui à avoir signé. Vous êtes là depuis 2019 alors qu'il y en a beaucoup qui sont arrivés depuis dans l'organisation. Quel regard portez-vous sur votre évolution de combattant depuis 2019? À quel point êtes-vous un combattant différent?

Je suis quelqu'un qui a évolué de combat en combat. Maintenant, la fight week, tout ça, pour moi, c’est normal, je suis serein avec ça. Ça passe tout seul, et je sais que le temps passe vite. Pour moi, c'est un kif d'être à l'UFC, c'est un kif de vivre ça. Je suis passionné et je prends tout bien.

Et sportivement, le Farès Ziam de 2024, il n’a plus rien à voir avec celui de 2019. Vous pensez qu'il y a un monde d'écart?

Oui, oui, déjà physiquement j'ai évolué, et aussi au niveau de mon caractère dans la cage. J'ai évolué, je suis moins gentil qu'avant, et là clairement, j'ai envie de faire de belles choses, montrer au public de quoi je suis capable.

L'objectif, c'est les combats du Top 15 en 2025?

Ouais, c'est ça. S’il n’y a pas de Top 15, on s’en fiche, on va prendre tous les combats qu'il y a. L'objectif pour 2025, c'est de combattre à fond

Matt Frevola a laissé entendre qu'il préparait une petite surprise pour le public français dans son entrée. Je ne sais pas si ce sera une chanson française, un symbole français, une baguette de pain… Vous avez prévu un truc un peu spécial, vous aussi? Est-ce que vous vous dites que, vu qu’il va jouer avec le public, il faut aussi que vous essayiez de jouer un peu avec lui?

Non, pas du tout. Déjà, je suis déconnecté des réseaux. Quand je rentre dans la fightweek, je me déconnecte. Il y a quelqu'un qui gère ma page pour ça. Il gère ça très très bien. Mais non, moi, j'ai une musique d'entrée de feu, donc voilà.

Dernière question: samedi soir à l'Accor Arena, Matt Frevola contre Farès Ziam, qui gagne et comment?

Franchement, le finish peut être là. Il peut arriver au premier ou au deuxième round, et s'il n'y a pas, ce serait une décision. Mais ce sera un beau combat, les gens seront contents de voir ce combat.

Alexandre Herbinet