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C’est la guerre des sexes

Gasquet : « Il n’y a personne chez les filles… »

Gasquet : « Il n’y a personne chez les filles… » - -

Entre un programme surchargé et un manque d’espace et de moyen de transport, certains joueurs français se sont plaints de la présence des filles, cette semaine au Master Series de Madrid. Vrai problème ou faux débat ?

« Il n’y a pas de courts pour s’entraîner, il y a trop de monde, c’est pourri. » C’est en ces termes peu amènes que Richard Gasquet s’est emporté envers l’organisation, mardi soir, très tard, après son élimination au premier tour du Master Series de Madrid par l’Espagnol Daniel Gimeno-Traver (3-6, 6-4, 6-3). Pas de chance pour le Biterrois, la mode est aux tournois mixtes. La semaine prochaine, Rome (ATP 1000) s’y met aussi pour la première fois.
Jusqu'alors, les quatre tournois du Grands Chelems avaient le monopole. Le format de quinze jours et des stades appropriés permettaient une cohabitation harmonieuse. Il y a une vingtaine d'années, Indian Wells et Miami ont emboîté le bas. En s'installant en 2009 à la Caja Magica, Ion Tiriac, le patron du tournoi de Madrid, a lui aussi souhaité la mixité. Les avantages sont nombreux : des coûts moindres, une exposition médiatique évidente.
Mais ce n'est pas sans poser des problèmes d’organisation quand les sites manquent d’espace. Richard Gasquet et Gilles Simon n'ont pas caché leur agacement. « Je ne suis pas emballé, a déclaré le Niçois, vainqueur d’Ivan Ljubicic (7-5, 7-6) et qualifié pour le deuxième tour. A Rome, on ne va pas encore pouvoir s’entraîner, on va être à quatre. Si les structures sont là OK, mais si on manque de place, je suis sceptique. »

Gasquet : « Il n’y a personne chez les filles… »

Nos Mousquetaires se demandent même si les hommes ne sont pas les grands perdants. Ici, à Madrid, un coup d'œil à la programmation du Central permet de tout comprendre. Ces dames sont un peu là pour boucher les cases. Mercredi 4 : Kvitova-Zvonareva font l’ouverture alors que Sharapova-Cibulkova ferment le bal du jour. Entre les deux matches : Djokovic, Nadal, Federer… Gasquet en sait quelque chose, lui qui a joué à la nuit tombée. « Chaque fois qu’il y a un tournoi masculin et féminin, il faut regarder l’audience, s’emporte Gasquet. Il n’y a personne chez les filles, et chez les mecs il y a beaucoup de monde. »
Pas très politiquement correct, mais pas loin de la réalité non plus. « C’est incontestable que les tournois masculins génèrent plus d’audience que les tournois féminins, explique Dominguez. On a voulu aider le tennis des filles en installant les tournois la même semaine. Pour moi, c’est un atout, ça fait plus grand tournoi que d’avoir qu’un tableau masculin. C’est une bonne évolution. » Un petit air de Grand Chelem, mais à conditions d’avoir des installations à la hauteur.

Le titre de l'encadré ici

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Dominguez : « Le vrai problème ce sont les doubles »
S’il ne se dit pas choqué par les tournois mixtes, critiqués récemment à Madrid par les Français Richard Gasquet et Gilles Simon, l’ancien DTN du tennis français n’est pas tendre envers les tournois de doubles. « S’il y a vraiment une question polémique, c’est le double qui n’apporte rien. Même à Roland-Garros, ils ne le font plus en cinq sets. Ça n’intéresse personne. Les joueurs n’ont pas envie d’avoir de doubles, qui prennent les hôtels, les voitures, les courts d’entraînement… Et pour zéro recette par rapport à l’investissement. Le seul double intéressant, c’est celui de la Coupe Davis. Sinon est-ce qu’il vaut mieux avoir un tableau de dames ou de doubles ? Moi, je n’hésite pas, je prends un tournoi de dames, c’est plus intéressant pour les spectateurs. »

Louis Chenaille (avec E.S. à Madrid)