Tennis: "Ils aiment nous voir perdre, c'est leur kif", Harold Mayot se paie le public français

Gros espoir de la génération 2002, le tricolore Harold Mayot a très tôt porté l’étiquette de futur crack du tennis français, des attentes nourries par ses résultats chez les juniors, où le Français de 23 ans a atteint les sommets, remportant l'Open d’Australie notamment chez les jeunes, mais la confirmation de son potentiel au plus haut niveau tarde à venir sur le circuit ATP.
Freiné par des blessures à répétition ces dernières années, le Français émarge cette semaine entre la 150e et la 200e place mondiale - il est 160e -, et n'a encore jamais franchi la barrière du 100 (à son meilleur classement, il s’est hissé à la 103e place mondiale), loin des attentes placées en lui.
Vainqueur de son premier match dans le tableau principal d’un Masters 1000 après l’abandon de Corentin Moutet, à Madrid, Harold Mayot a vigoureusement commenté les critiques du public français à son égard.
"Je travaille un maximum"
"C'est très français", s’est-il agacé mercredi sans perdre son calme pour autant, il est même apparu très serein. "Les gens aiment beaucoup voir les Français perdre, a-t-il poursuivi. C'est leur kif ! C'est ce qui est dommage en France, il y a plein de joueurs, on devrait tous se pousser vers le haut. Moi, j'ai été numéro 1 mondial juniors et je n'ai pas réussi à percer comme le font les autres. Est-ce que ça fait de moi un mauvais mec ? Un branleur, comme je le lis parfois ? Non, ça fait juste de moi quelqu'un qui essaie, qui n'a sûrement pas les mêmes capacités que les autres, mais qui fait de son mieux."
"C'est très français de critiquer tout le temps, à tout-va, a-t-il enchaîné. Les gens qui ne connaissent sûrement pas grand-chose, il faut les comprendre aussi, ça fait longtemps qu'ils attendent un mec qui gagne un Grand Chelem. Je ne juge pas, mais c'est assez petit. J'essaie de faire mon truc. J'ai 23 ans, je n'ai plus autant d'attentes que quand j'en avais 18, où les gens m'attendaient. Je travaille un maximum, j'essaie de kiffer ce que je vis. Si je finis ma carrière en étant 110e, mais que par contre j'ai tout mis en place pour y arriver, je serai fier de moi et c'est ça qui est important."
Qualifié pour le deuxième tour du Masters 1000 de Madrid, Harold Mayot affrontera la tête de série n°20 l’Argentin Francisco Cerundolo, un joueur qu’il n’a encore jamais affronté sur le circuit.