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1278 aces en 2024: comment Giovanni Mpetshi Perricard, nouveau phénomène du tennis français, a perfectionné son redoutable service

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Opposé ce mercredi au Rolex Paris Masters au Russe Karen Khachanov, le jeune Français Giovanni Mpetshi Perricard va lâcher les chevaux au service. Frapper quasiment aussi fort en deuxième balle qu’en première, c’est une stratégie pensée et assumée.

Les statistiques des vitesses moyennes de Giovanni Mpetshi Perricard lors de sa semaine de grâce à Bâle ont fait le tour du vestiaire. Dans la ville de naissance de Roger Federer, le Lyonnais a affiché des temps de passage complètement fous.

Sa vitesse moyenne en première balle? 225 km/h. En deuxième balle, il a légèrement ralenti la cadence - 207 km/h - mais cela restait au-dessus de la vitesse moyenne en première balle de Ben Shelton! Or, l’Américain a la réputation d’être l’un des meilleurs serveurs du circuit.

En fin d’année dernière, le géant lyonnais s’est posé avec son coach Emmanuel Planque pour élaborer une stratégie. "Il m’a dit: 'Tu sers à 170-180 et tu fais très peu de double-fautes. On va essayer d’en mettre un peu plus parce que, quand l’échange se lance, tu perds plus de points que tu n’en gagnes. Pas parce que tu es nul mais parce que tu fais deux mètres et que tu pèses 100 kilos et que tu ne peux pas durer trois heures'", a raconté le Français, classé 31e à l'ATP.

Il a servi 1278 aces en 2024

"On a commencé, petit à petit, à ne faire que des paniers de service. Au début, il y avait du déchet mais les chiffres commençaient à devenir intéressants. Ça s’est vraiment vu à Anvers l’année dernière, où j’atteins les quarts de finale. Après, c’est de la maîtrise. Est-ce que je vais révolutionner le sport? Peut-être… La clé, c’est la constance. Quand tu sers à 200 km/h, tu es toujours à la limite", a raconté Giovanni Mpetshi Perricard.

Depuis le début de l’année, en incluant les Challengers et les qualifs, le Français a servi 1278 aces. Un chiffre astronomique. Mais comme il le dit avec un sourire entendu: "Mon jeu est assez risqué. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Ça ne va jamais changer ma façon de penser. Ce n'est pas parce que le score va être différent que je vais en remettre un peu moins. Au contraire, c'est là que je risque de faire la double faute."

Mardi, face à Frances Tiafoe, le Tricolore en a commis 13. Mais il n’a pas été breaké du match, remportant ses 77 derniers jeux de service. À partir de là, tout est possible dès qu’un tie-break se profile…

Eric Salliot