Volley – Ligue AF: "Serrer les dents et se serrer les coudes", souhaite le coach de Nantes avant Paris-Saint-Cloud

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant ce choc des dauphines de Mulhouse?
On va essayer d’aller glaner quelques points et de finir deuxième. Même si, mathématiquement la première place est jouable, Mulhouse a un calendrier favorable. On doit aller à Paris avec un esprit de revanche sur nous-même à la vue de nos dernières prestations et de nos dernières défaites. Je savais que cette partie de championnat, dans laquelle nous affrontons les équipes du top 8, allait être compliquée et elle l’est. Il faut se serrer les dents et surtout se serrer les coudes.
Votre équipe n’est plus leader après 4 défaites en 6 matchs de championnat. Qu’est-ce qu’il s’est déréglé depuis le revers à Mulhouse il y a un mois et demi?
On a eu un peu moins de réussite et nous avons joué les cadors de la LAF à l’extérieur. Pour moi, les deux points noirs sont nos défaites à Cannes et à domicile contre Terville-Florange. Alors qu’on a le match en main, la défaite en demie de la coupe de France à Béziers est le signe de nos manques de confiance et de réussite, des carences nées de cette mauvaise passe. Il faut se retrousser les manches dans l’optique des playoffs, début avril. La marge est maintenant toute petite.
La pression, de garder la place de leader et des playoffs en point de mire, est aussi apparue?
On a réussi trois-quarts du championnat au-dessus de nos espérances mais les filles ont de réelles qualités, qu’on ne leur enlève pas ce qu’elles ont réussi. Mais un peu de pression, un manque d’expérience à certains postes et des blessures au mauvais moment ont fait qu’on en arrive là. Ces aléas tombent au plus mauvais moment, près des phases finales, mais c’est comme ça. Il faut retrouver le plaisir, l’envie, l’agressivité et le collectif qui nous a fait toucher les sommets. Maintenant, on est outsider, on est le chasseur plutôt que le chassé et ça va peut-être tourner à votre avantage. Est-ce que c’était trop tôt pour nous? L’avenir nous le dira.
Ne plus être premier, et obtenir le ticket qui offre une place en CEV Champions League, est la plus grande déception?
On rêve de finir premier. On ne l’est plus car on a perdu face à des concurrents directs. Dans le top 8, à part Aix-Venelles, on n‘a battu personne, donc on est à notre place. Mais tout le monde a battu tout le monde et les huit premières équipes de LAF se valent. Les deux derniers matchs contre le deuxième (Saint-Cloud) et le quatrième (Béziers) seront importants. Les filles ont tout fait, collectivement et sportivement, pour être dans le haut du tableau, quand même. Il faut une prise de conscience qu’on ne peut pas continuer comme ça et les filles doivent prendre conscience que la réponse sera collective, avec de l’envie, de l’engagement et de la solidarité. Le niveau, elles l’ont. Même dans les dernières défaites, les filles ont l’avantage dans le money time donc il leur faut passer un cap pour ces playoffs. Finir premier est encore possible car les surprises existent : qui aurait parié sur la victoire de Levallois au Cannet ? Le championnat est fou et restera fou jusqu’au dernier point de la dernière journée.
La réponse ne peut-être que collective?
La défaite est un cercle vicieux. Elle instille le doute et quand on doute, on essaie de faire plus individuellement. Soit ça passe, soit ça casse. Mais la pression, la tension d’un point, la gestion des émotions lors d’un money time est l’essence du haut niveau. Il faut gérer ça. Il faut apprendre de ces défaites et ne rien lâcher. Le championnat n’est pas encore terminé. Il faut se retrousser les manches. Tout est possible. C’est un déblocage psychologique qu’on doit avoir. Pour cela, il faut plus de concentration, plus de rigueur et plus de volonté.