Athlétisme: Vicaut, plus rapide que jamais à l’entraînement, veut encore des médailles

Il était un des fers de lance de l’équipe de France d’athlétisme. Une chance de médaille à chaque compétition. Jimmy Vicaut est double médaillé européen, triple finaliste mondial et finaliste olympique sur la distance reine, le 100m. Et il n’a que 30 ans. Mais depuis les championnats d’Europe de Berlin en 2018, celui qui était le recordman d’Europe grâce à un chrono fabuleux de 9’’86 n’arrive plus à repasser sous la barre des 10 secondes. Beaucoup de blessures et de désillusions.
Mais Vicaut ne baisse pas la tête. "Je veux toujours des médailles évidemment. J’ai faim sinon j’irai faire de l’athlé loisir. Si je me casse le cul à être loin de ma famille, ce n’est pas pour rien." Car après une installation à Jacksonville en Floride pendant près de deux ans, il s’est rapproché de sa femme et de son petit garçon en choisissant Padoue dans le nord de l’Italie, où il est coaché par le tout jeune coach Marco Airale.
Vicaut en Italie comme à la maison
A Padoue, Vicaut se sent libéré et retrouve un cadre à l’européenne qui lui avait manqué en Floride. Confirmé par Marco Airale, entraîneur en chef professionnel depuis sept mois à peine. "Avec Jimmy on est arrivé en même temps aux Etats-Unis, moi en tant qu’assistant coach et lui athlète. On s’est rapproché naturellement car on parle mal anglais tous les deux et la culture nord-américaine est différente de la nôtre… il m’a suivi en Italie et c’est un miracle pour moi : commencer ma carrière de coach pro avec Jimmy, c’est incroyable." Vicaut connaît Airale par cœur, et se trouve à deux heures de chez lui en avion : "Si jamais il y a un problème..."
La meilleure forme physique depuis des années, des records à l’entraînement
La greffe semble avoir pris entre les deux hommes puisque "Jimmy bat tous ses records à l’entraînement, et c’est évidemment une bonne chose". "Depuis trois ans que je le connais, je ne l’ai jamais vu dans une aussi bonne forme physique", avoue le coach Airale. Vicaut confirme ces bonnes sensations mais reste frustré de ne les garder que pour l’intimité de l’entraînement. "Je fais de très belles choses mais je dois me détendre un peu. Ce que je veux ce sont des résultats et je suis impatient. Mais l’athlé n’est pas une science exacte, et l’entraînement reste l’entraînement… tu n’as pas l’adversité autour de toi."
Une médaille aux championnats d’Europe de Münich dès cet été ?
Cette saison, le Français le plus rapide de l’histoire n’a pas fait mieux que 10"10 à Montreuil, synonyme de minima européens (Münich en août) mais pas encore pour les championnats du monde de Eugene en juillet. "Bien sûr que je veux aller aux Etats-Unis et me battre à fond, me qualifier en finale", assure Vicaut. Son entraîneur y va un peu plus doucement. L’Italien privilégie les championnats d’Europe.
"Ce serait bien d’aller aux Mondiaux, avoir un bon feeling et prendre de la confiance. S’il allait en finale, ce serait un accomplissement extraordinaire après seulement sept mois de travail commun. Mais les Europe restent le grand objectif estival pour moi. L’année prochaine, il y d’autres Mondiaux à Budapest et évidemment derrières les Jeux de Paris en 2024." Quasiment "chez" Jimmy, le gamin de Bondy, à quelques encablures du Stade de France.
Un stade Charléty caniculaire pour se qualifier aux Mondiaux
Avant de penser à tout cela, de revoir Vicaut sur les podiums mondiaux, il faut d’abord courir vite ce samedi soir au meeting de Charléty à Paris. Les conditions seront très chaudes, 38°C attendus dans la capitale pour le 100m. "C’est parfait pour moi ça ! Désolé pour les fondeurs, mais pour nous c’est nickel. Et c’est Charléty ici ! Je me suis entraîné gamin dans ce stade, j’ai déjà réussi 9’’95, 9’’91 ici. Il y a vraiment des bonnes ondes." Objectif 10’’03 pour réussir les minima demandés par la Fédération Française d’athlétisme afin de se qualifier pour les championnats du Monde de Eugene.