Baala-Tamgho, deux leaders en péril

Journée noire pour l’équipe de France d’athlétisme. Respectivement victime d’une déchirure au pied et d’une inflammation persistante au tendon d’Achille, le miler Mehdi Baala et le triple sauteur Teddy Tamgho pourraient renoncer aux JO de Londres.

Il y a des jours comme ça où rien ne va. Ce vendredi, l’athlétisme tricolore a autant scruté les bulletins médicaux de deux de ses protégés que débriefé les sorties romaines de Lemaitre, Lavillenie, Mesnil, Mahiedine-Mekhissi et Sdiri. En stage dans les Pyrénées, Mehdi Baala a regagné d’urgence Lille, sa ville d’adoption, après s'être blessé gravement jeudi midi alors qu'il achevait sa séance d’entraînement sur la piste de Font-Romeu. Victime selon son entraîneur de toujours, Jean-Michel Dirringer, d’une « lésion de l'aponévrose de la voûte plantaire du pied gauche », le double champion d’Europe du 1500m aujourd’hui âgé de 33 ans est en proie au doute.

Car sera-t-il d’attaque pour honorer sa place aux JO de Londres, qui pourraient être ses quatrièmes et derniers ? Ou devra-t-il déclarer forfait, ce qui serait sans doute synonyme de retraite anticipée ? « La balle est dans le camp du médical, répond Jean-Michel Diringer. Il faut voir dans quels délais et dans quelles conditions il sera remis sur pied mais pour le moment, c'est prématuré de dire quoi que ce soit sur son avenir, même si ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Si c’était une fracture ou une rupture totale du tendon d’Achille, on saurait ce qu’il en est. Mais là… » En tout cas, c’est un coup dur pour le vice-champion du monde 2003.

Tamgho fixé la semaine prochaine

Teddy Tamgho, lui, enchaîne les pépins et n’entrevoit pas le bout du tunnel. Au-delà de ses soucis extra-sportifs qui lui ont valu douze mois de suspension dont six avec sursis, le recordman du monde du triple saut tarde à retrouver ses moyens physiques après la fracture de la cheville droite dont il a été victime il y a près d’un an. Pire, il souffrirait d’une inflammation ou tendinite du tendon d’Achille. Une douleur à ne pas négliger, a fortiori dans une partie du corps autant sensible que « vitale » pour un athlète de haut niveau.

« Il s’entraîne quasi normalement mais ressent une gêne sur les appuis prononcés lors des phases d’impulsion et de réception, souligne Jean-Michel Serra, médecin de la Fédération française d’athlétisme. C’est inquiétant. Il doit revoir son chirurgien et terminer des examens complémentaires. Il sera fixé la semaine prochaine mais plus le temps passe, plus ça complique les choses. Et si ça complique, ça pourrait compromettre le reste de sa saison. » Une saison que Tamgho s’imaginait conclure, il y a encore douze mois, au sommet de l’Olympe.

G.M. avec A.A. et F.de C.