Ch. d’Europe : Diniz, c’est sensationnel !

Yohann Diniz est devenu le meilleur performeur mondial de tous les temps sur 50km marche - AFP
Décidément, ces championnats d’Europe de Zurich sont riches en émotions. Au lendemain d’une folle soirée marquée par la disqualification de Mahiedine Mekhissi sur 3000m steeple, Yohann Diniz a écrit son nom dans l’histoire et le livre des records en devenant le nouveau recordman du monde sur 50 kilomètres marche, ce vendredi. Le Français a décroché son troisième titre de champion d’Europe (après Göteborg en 2006 et Barcelone en 2010) en explosant (3h32’33) la précédente meilleure performance mondiale établi par le Russe Denis Nizhegorodov (3h34’14’’) en 2008.
D’abord en difficulté, le Rémois de 36 ans a profité du carton jaune infligé au Russe Mikhail Ryzhov pour recoller sur ce dernier avant de le lâcher à dix kilomètres de l’arrivée. Seul en tête, Diniz a alors creusé l’écart jusqu’à reléguer ses premiers poursuivants à quatre minutes. Arrivé sans réelle ambition à Zurich, il a pris sa revanche après plusieurs mésaventures qui lui ont empêché de gonfler davantage son palmarès. Médaillé d’argent aux championnats du monde d’Osaka en 2007, il avait abandonné aux JO de Pékin en 2008 avant d’être disqualifié à Londres il y a deux ans pour un ravitaillement hors zone. A Daegu, en 2011, la course de Diniz s’était également arrêtée prématurément après trois cartons jaunes.
« Quatre ans dans le désert, ça fait long »
Déjà recordman du monde sur 50 000 m en salle (3h35’27’’ en 2011), ce facteur de profession a survolé la course au point de se saisir d’un drapeau français dans les derniers kilomètres, puis d’un drapeau… portugais, avec lequel il a coupé la ligne d’arrivée. « Quatre ans dans le désert, ça fait long et ça fait du bien de retrouver la lumière, savoure-t-il. J’ai encore du mal à réaliser. J’avais tout le public derrière et tout le monde s’est dit "ça y est, il nous refait une course à la Diniz !". C’est ce que je cherchais en changeant d’entraîneur (il a remplacé Pascal Chirat par Gilles Rocca et Pietro Pastorini en 2013, ndlr). L’électrochoc a eu lieu, je suis content, j’ai pris une bonne décision l’année dernière. Je me suis même arrêté aux stands du Portugal pour prendre le drapeau parce que mon grand-père était portugais, mon père d'origine portugais. J'ai perdu ma grand-mère paternelle. Je suis franco-portugais et je me suis tout le temps considéré comme tel. La médaille aujourd’hui, elle est pour la France et un peu pour le Portugal et ma famille. »