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Tamgho : « Je suis à fond dans les bouquins »

Teddy Tamgho

Teddy Tamgho - -

Forfait pour les Jeux Olympiques en raison d’une blessure à la cheville droite, le triple-sauteur découvre le coaching en s’occupant de Garfield Darien, champion de France du 110m haies ce dimanche.

Teddy, avez-vous été satisfait parce que vous avez vu à ces championnats de France ?

Oui, très satisfait. J’étais venu voir mes amis. Ils ont très bien couru. Ladji (Doucouré) et Garfield (Darien) sont montés sur le podium (du 110m haies). Garfield a même gagné. J’étais super content de voir tout ça. Surtout que je m’occupe de la préparation de Garfield. J’étais venu voir comment ça se passait.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous charger de sa préparation physique ?

Avec son père, ils sont venus dans ma chambre quand on était à Gainesville. Ils m’ont dit qu’ils avaient besoin que je les aide, pour que Garfield soit au meilleur niveau aux Jeux Olympiques. Comme je me suis créé de l’expérience en lisant énormément sur les spécificités de l’entrainement ou avec mes différents entraîneurs, que j’ai coaché quelques triple-sauteurs il y a quelques années, j’ai utilisé tout ça. Et puis il y a aussi ma propre expérience. On a fait un plan. Ils m’ont fait confiance. J’ai cherché à être le plus précis possible.

Comment augmentez-vous vos compétences en la matière ?

Vous pouvez demander à mon entourage, je suis 24 heures sur 24 devant des vidéos d’athlétisme, que ce soit du triple saut, du sprint ou des haies. Je suis à fond dans les bouquins, j’en ai lu pas mal. Et il ne faut pas oublier que je suis encore athlète ! J’ai l’expérience. J’ai déjà aidé quelques athlètes. Je me suis fait la main avec eux. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours eu de bons résultats. Mais ce n’était pas le niveau de Garfield. Je m’adapte à lui.

« On fera la dernière ligne droite pour les JO ensemble »

Ça se passe bien si on en juge par le titre de champion de France de Garfield Darien…

Oui, ça se passe super bien. Je sais qu’il n’est pas encore à 100% de ses capacités. On a fait une grosse préparation cet hiver, sans aller en compétition parce qu’on voulait énormément travailler. On a retardé. Même si là, il fait 13’’24 deux fois et 13’’28 en finale, on est encore loin de ce qu’il peut faire au niveau physique. Je le retarde jusqu’aux Jeux Olympiques.

Comment vous organisez-vous au quotidien ?

A Gainesville, on s’entraînait des fois à des heures décalées pour que je puisse bien m’occuper de lui. Sinon, quand il est à Lyon, il y reste. Je lui envoie des programmes. Je lui ai déjà tout montré. Et on a travaillé ensemble en Afrique du Sud. Là, pour sa préparation finale avant les Jeux Olympiques au mois de juillet, je vais rester avec lui. J’irai à Lyon s’il le faut ou il viendra sur Paris. On entamera la dernière ligne droite et on la fera ensemble.

Irez-vous à Helsinki avec lui, pour les championnats d’Europe (27 juin-1er juillet) ?

Ça dépend de lui. S’il veut que je vienne, je serai obligé (rires). S’il ne me demande pas de venir, je resterai à Paris.

Est-ce une façon pour vous de vivre cette aventure olympique malgré votre blessure ?

Non. Je suis athlète avant tout. L’objectif, c’est de faire les Jeux. Ce n’est pas parce que j’aide Garfield que ça va compenser mon manque. Là, c’est autre chose, une autre joie. J’essaye de le pousser. Comme il ne reste plus que Ladji et Garfield sur le circuit, j’essaye de leur donner mon envie, toutes mes ondes positives, pour qu’ils excellent là-bas.

« J’aimerais bien rentrer avant 2013 »

Vous voyez-vous à Londres avec eux ?

C’est trop tôt pour le dire. S’ils ont besoin de moi, ils savent très bien que je serai là quoi qu’il arrive. Mais mon boulot avec Garfield, il faut bien le délimiter. C’est l’entraînement, la préparation physique. Et c’est mon ami à côté. S’il a besoin de soutien, ce sera autre chose. Un soutien d’ami, pas un soutien de professionnel.

Pensez-vous déjà à votre reconversion future ?

Je touche à tout. Dire que ce sera plus tard ma reconversion, je ne sais pas. J’ai quand même une carrière à faire. Il faut que je me concentre énormément dessus. Je sors d’une opération. Il faut reprendre, refaire des performances. Tout est ouvert pour l’avenir mais c’est trop tôt pour dire que ça peut être une possible reconversion.

Savez-vous quand vous allez retrouver les pistes ?

Dans quatre semaines, j’aurai un arthroscanner pour voir si j’ai le feu vert pour reprendre le sport. Après, ce sera crescendo. Si tout se passe bien, pourquoi pas faire quelques concours avant 2013. Si mon état de forme me le permet et que je suis en accord avec mon entraîneur. Il y aura plusieurs paramètres. J’aimerais bien rentrer avant 2013. Il reste six mois. Beaucoup de choses peuvent arriver.

LP et F-X. de Ch.