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Diniz fera la tortue

Yohann Diniz

Yohann Diniz - -

Détenteur du record du monde du 50 km marche (3h25’27’’), le Champenois arrive une nouvelle fois dans la peau du favori. Ce samedi matin en Corée du Sud (1H, heure française), il tentera d’accrocher l’or qui lui manque encore dans un rendez-vous majeur.

Après la médaille de bronze décrochée jeudi par Mahiedine Mekhissi sur le 3000 m steeple, la Champagne va-t-elle une nouvelle fois être à l’honneur avec un autre de ses porte-drapeaux, Yohann Diniz, favori du 50 km marche ? A 33 ans, le natif d’Epernay aborde l’épreuve avec le record du monde en viatique, un chrono de 3h25’27’’ établi au mois de mars sur sa piste d’entraînement à Reims. C’est donc en favori que le Champion d’Europe 2005 et 2010 prendra le départ samedi à 1h du matin (heure française). S’il a déjà brillé en Championnats du monde, à Osaka en 2007, ratant l’or pour moins d’une demi-minute derrière l’Australien Nathan Deakes, Diniz a aussi essuyé quelques déconvenues majeures lors des grands rendez-vous internationaux.

Disqualifié en 2005 à Helsinki pour foulée incorrecte, 12e à Berlin en 2009 alors qu’il était déjà favori, c’est à Pékin que le Français connait sa plus grande désillusion. Pris de vomissements, il abandonne au bout d’une trentaine de kilomètres, mis K.O. par les conditions météorologiques (97% taux d’humidité ce jour-là dans la capitale chinoise). Cette semaine en Corée du Sud, la météo rappelle Pékin. Un paramètre qui rend Diniz très vigilant. « Je suis assez serein, mais les conditions extra sportives avec le climat seront à surveiller de près, un coup c’est humide, un coup il fait 35°, il faudra faire attention. » Samedi, les bulletins météo prévoient un temps sec (30° et 50% d’humidité). Soulagement. Mais gare, car comme le souligne le Français, « ici, ça change sans arrêt. »

« Ne pas partir bille en tête, s’économiser »

La nature du parcours incite aussi à la prudence. A Daegu, le tracé (2 km) est deux fois plus long qu’à Barcelone, et ce n’est pas pour arranger les affaires du Champenois. « Franchement, je préfère les boucles courtes, quand le tracé est long, il faut trouver des repères pour s’aider psychologiquement. » Autant de raisons qui pousseront Diniz à adopter une tactique prudente. « Il ne faudra pas partir bille en tête. A l’image du 20 km, c’est celui qui s’économisera qui ira au bout, et être prêt à souffrir. » Diniz fera donc la tortue plutôt que le lièvre. Condition pour détrôner le double tenant Sergey Kirdyapkin, et l’Armée rouge des marcheurs russes.